En Egypte, la Haute cour constitutionnelle a suspendu mardi 10 juillet dernier le rétablissement du Parlement ordonné par le nouveau président, Mohamed Morsi. L'épreuve de force entre les Frères musulmans, au pouvoir, et l'armée se poursuit. Pour sortir de l'impasse, Hillary Clinton appelle les deux parties à un "dialogue intensif".
Le bras de fer entre les Frères musulmans et l'armée perdure. Au cœur du problème : l'Assemblée du peuple. Peu avant l'élection présidentielle, la Haute cour constitutionnelle - et à travers elle l'armée - avait invalidé les résultats des élections législatives et donc dissout l'Assemblée dominée par les islamistes. Tout juste élu président, Mohamed Morsi, issu des rangs des Frères musulmans, s'était empressé de le rétablir. Mais mardi 10 juillet dernier, la Haute cour a suspendu le décret présidentiel actant le rétablissement du Parlement.
Selon une source judiciaire, "la cour a ordonné que sa précédente décision, invalidant les élections et déclarant le Parlement illégal soit appliquée". La Haute cour avait déjà signifié son opposition au décret présidentiel, rappelant que sa décision d'invalider les élections s'imposait à toutes les autorités du pays.
La Haute cour se dit indépendante
Réagissant à ce jugement, les avocats de Mohamed Morsi l'ont qualifié de "nul et non avenu", dénonçant une décision "politique". La veille, l'Assemblée du peuple, bien que dissoute, avait défié la Haute cour - et par là même les militaires - en se réunissant en présence de députés des Frères musulmans et des fondamentalistes salafistes. Une décision qui avait provoqué la colère des autres députés, notamment libéraux, certains qualifiant même le décret présidentiel de "coup d'Etat constitutionnel".
Dans le pays, ce blocage institutionnel crée un climat de tensions. Des milliers de personnes se sont rassemblées mardi soir sur la place Tahrir, au Caire, pour manifester leur soutien à Mohamed Morsi et scander des slogans hostiles à l'armée à qui Hosni Moubarak, chassé par la rue en février 2011, avait remis le pouvoir. Le Conseil suprême des forces armées (CFSA) s'était d'ailleurs attribué le pouvoir législatif après la dissolution de l'Assemblée mi-juin. Accusée de soutenir les militaires dans leur volonté de garder la main sur le pouvoir législatif, la Haute cour a assuré qu'elle "n'était partie prenante dans aucune lutte politique" et que sa mission était de "protéger" la Constitution.
Dans ce contexte, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui doit rencontrer le président égyptien ce week-end, a appelé à la mise en place d'un "dialogue intensif entre tous les protagonistes" en Egypte.
Source : LeJDD.fr 11-07-2012
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