L'attente a été très longue car les résultats étaient serrés et une erreur n’était pas possible.. Mais finalement, la commission électorale égyptienne a déclaré le Frère musulman Mohamed Morsi vainqueur de l'élection présidentielle. Il a obtenu plus de 13 millions de voix contre plus de douze millions à son rival Ahmad Chafiq, l'ancien Premier ministre de Hosni Moubarak. Sa victoire a aussitôt été saluée par une explosion de joie place Tahrir au Caire.

Et finalement, après une semaine d'incertitudes, le candidat "du changement" l'a emporté. Le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, a remporté la première élection présidentielle en Egypte depuis la chute de Hosni Moubarak, au terme d'un second tour qui s'est tenu les 16 et 17 juin. Après de multiples reports, l'annonce a été faite dimanche 24 juin par la commission électorale. L'islamiste l'emporte avec un million de voix d'écart face à son adversaire Ahmad Chafiq, l'ex-Premier ministre du raïs déchu. Les deux candidats avaient revendiqué la victoire cette semaine. Le taux de participation s'est quant à lui élevé à 51% pour le second tour du scrutin, en nette hausse par rapport au premier.

Candidat à la dernière minute

Aussitôt l'annonce effectuée, la victoire de Mohamed Morsi a été saluée par une explosion de joie sur la célèbre place Tahrir au Caire, où plusieurs milliers de ses partisans ont crié "Allah akbar" ("Dieu est le plus grand") et lancé des feux d'artifice. A Gaza également, dans le territoire palestinien contrôlé par les alliés du Hamas, des cris de joie, accompagnés de rafales d'armes automatiques en l'air, ont retenti. Cette victoire est "un moment historique" pour le Moyen-Orient, a déclaré Mahmoud Zahar, un haut dirigeant du mouvement islamiste. "C'est une nouvelle ère qui s'ouvre en Egypte", a-t-il précisé.

Mohammed Morsi, 51 ans, fut pourtant candidat à l'élection présidentielle malgré lui. Il s'est présenté à la dernière minute en avril dernier, pour déjouer l’invalidation du candidat naturel de la confrérie des Frères musulmans, Khairat El-Shater. C'est grâce à ce dernier, son mentor en politique, que l'islamiste doit son ascension, alors qu'il est décrit au sein même de son camp comme une personnalité "sans charisme". Le 28 janvier 2011, alors que les révoltes commencent à gronder dans le pays, il est emprisonné par le régime de Hosni Moubarak. Plus d'un an après, l'Egypte a changé d'ère. C'est désormais celui qui était présenté comme le "candidat de la révolution" qui en est à sa tête.

Source : leJDD.fr  24-06-2012

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