Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi 27 mai au soir à Bruxelles de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens. Aucun pays n'a toutefois l'intention d'en envoyer dans les deux prochains mois, afin de laisser une chance à l'initiative russo-américaine pour tenter de trouver une issue au conflit.
Cela fait deux mois que la France demande la levée de l'embargo européen sur la livraison d'armes aux rebelles syriens. L'UE a finalement été dans son sens, avec une décision prise tard lundi 27 mai au soir par les 27 ministres des Affaires étrangères. Si cette question divisait les Européens - qui l'avaient prolongé fin février - aucun pays n'a exprimé son intention d'envoyer des armes dans les deux prochains mois. L'objectif est de ne pas mettre en danger l'initiative de paix russo-américaine entreprise ces dernières semaines. Dans les faits, rien ne devrait donc changer sur le terrain pour les rebelles qui affrontent les forces du régime de Bachar el-Assad.
"C'est une levée théorique de l'embargo. Concrètement, il n'y aura pas de décision de livraison avant au minimum le 1er août", a indiqué à l'AFP un haut responsable français, ayant requis l'anonymat. La décision européenne, annoncée au milieu de la nuit par le chef de la diplomatie britannique William Hague (photo), compte également "maintenir les autres sanctions contre le régime syrien", prises il y a deux ans.
Quels représentants pour l'opposition et le régime syrien?
Avant un "réexamen" de la position de l'UE début août, la communauté internationale se tourne donc vers Washington et Moscou, qui ont décidé d'organiser la conférence internationale "Genève 2" prévue en juin. L'organisation d'une telle conférence de paix sur la Syrie ne sera "pas une mince affaire", a prévenu lundi soir le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, à l'issue d'un entretien à Paris avec son homologue américain John Kerry. Ces derniers doivent encore s'entendre sur la date d'une conférence de paix et du choix des représentants de l'opposition syrienne et du régime du président el-Assad qui seraient présents à ce sommet. Si Damas a donné son "accord de principe" pour participer à "Genève 2", l'opposition syrienne, réunie depuis le jeudi 23 mai dernier à Istanbul, apparaît profondément divisée et ne s'est pas encore prononcé sur sa présence.
En juin 2012, la première conférence de Genève avait rassemblé les chefs de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne), des représentants de l'Irak, du Koweït, du Qatar, de la Turquie, de responsables de l'ONU et de l'Union européenne.
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