La Commission européenne a décidé mardi 4 juin dernier d'imposer des taxes sur les importations de panneaux solaires chinois. En réponse, Pékin a lancé une enquête antidumping sur les vins importés de l'Union européenne. François Hollande demande une réunion des vingt-sept pour trouver une solution.
Bruxelles a enclenché un bras de fer avec la Chine mardi 4 juin dernier. La Commission européenne a décidé à l'unanimité d'imposer des taxes sur les importations de panneaux solaires, cellules photovoltaïques et composants chinois, a annoncé le commissaire chargé du Commerce, Karel De Gucht. Pour lui, l'instauration de ces taxes est une "mesure d'urgence pour donner un ballon d'oxygène à un secteur qui souffre" des pratiques de dumping des firmes chinoises. La France a salué une décision "équilibrée et responsable", selon un communiqué commun des ministres du Redressement productif Arnaud Montebourg et du Commerce extérieur Nicole Bricq.
La réponse de Pékin n'a pas tardé. Mercredi 5 juin, la Chine a annoncé lancer une enquête antidumping sur les vins importés de l'Union européenne, a indiqué dans un communiqué le ministère chinois du Commerce. Quelques heures plus tôt, l'agence de presse officielle Chine nouvelle avait prévenu que les taxes "punitives" annoncées par l'Union européenne n'étaient "pas susceptibles d'inciter à une réponse amicale de la Chine". La décision de la Commission européenne risque de faire "dérailler" les relations commerciales entre la Chine et l'Union européenne, a même affirmé l'agence d'Etat.
"Une solidarité de point de vue" des 27
Pour trouver une solution, François Hollande a demandé mercredi 5 juin en Conseil des ministres une "réunion" des vingt-sept Etats membres de l'Union européenne pour dégager "une solidarité de point de vue", a annoncé la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem. La ministre a souligné que cela supposait "une certaine conception de la justice dans nos échanges commerciaux".
Selon elle, le "cadre d'échanges aujourd'hui n'est pas équilibré". Najat Vallaud-Belkacem estime donc que cela "implique à l'évidence que nous soyons plus exigeants" ce qui "à 27 est évidemment une force". "Une cohésion entre les pays européens sur ces sujets de négociation commerciale" est nécessaire, a-t-elle encore insisté. Mais la discussion s'annonce déjà tendue. Mercredi 5 juin, le ministre allemand de l'Economie, Philipp Rösler, a qualifié de "grave erreur" la décision de la Commission européenne. L’Allemagne est un gros exportateur vers la Chine. Elle n’a donc pas du tout intérêt à ce que les relations avec ce pays se dégradent. Elle l’avait d’ailleurs fait savoir avant que Bruxelles ne prenne sa décision.
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