L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard (photo à gauche), a été placé lundi 10 juin en garde à vue dans le volet pénal de l'affaire Tapie, selon une source proche du dossier. Une décision similaire a été prise pour Jean-François Rocchi (photo à droite), l'ancien patron du CDR, la structure qui a piloté l'arbitrage contesté rendu en 2008.
Il était convoqué lundi 10 juin au matin par la brigade financière. Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, a rapidement été placé en garde à vue dans le cadre du volet pénal de l'affaire Tapie, a-t-on appris de source proche du dossier. Les enquêteurs cherchent à déterminer les responsabilités de chacun dans l'arbitrage contesté de 2008 ayant mis fin au contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. Jean-François Rocchi, l'ex-président du Consortium de réalisation (CDR) qui a piloté cet arbitrage, a également été placé en garde à vue.
Les juges d'instruction du pôle financier de Paris cherchent à savoir si cet arbitrage - qui avait permis à Bernard Tapie d'obtenir 403 millions d'euros - a été entaché d'irrégularité. Stéphane Richard doit lever plusieurs interrogations. L'actuel patron d'Orange doit d'abord préciser les raisons pour lesquelles il a été décidé de lancer un arbitrage privé avec Tapie alors que certains, au sein de l'État, voulaient laisser faire la justice.
Des pressions de l'Elysée?
Dans l'entourage de l'ancien bras droit de Christine Lagarde, on assure que cette décision a été prise par le conseil d'administration du CDR et de l'Etablissement public (l'EPFR), qui détient entièrement le Consortium. Stéphane Richard dément par ailleurs toute pression de l'Elysée pour recourir à la voie de l'arbitrage. Selon « Le Canard Enchaîné », l'ex-directeur de cabinet aurait pourtant soutenu le contraire, évoquant une "instruction" transmise par Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, lors d'une réunion en 2007 avec lui-même et Jean-François Rocchi.
En outre, Stéphane Richard doit expliquer pourquoi aucun recours n'a été engagé après la sentence arbitrale prononcée. Notamment après la découverte, en octobre 2008, qu'un des trois arbitres, Pierre Estoup, avait caché des liens avec Maurice Lantourne, l'avocat de Tapie. Le magistrat a depuis été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" dans l'enquête pénale de cette affaire. S'ils sont eux aussi poursuivis, le patron d'Orange et Jean-François Rocchi, qui dirige désormais la société publique BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), risquent leur poste.
Source : leJDD.fr 10-06-2013
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