Florence Cassez l'avait affirmé dès le début de sa détention. Le parquet général de la République (PGR) – l'équivalent mexicain du ministère de la justice – a fini par lui donner raison. Il a reconnu que la police mexicaine avait menti en faisant croire à la presse que l'arrestation de la Française, qui purge depuis une peine de soixante ans de prison à Mexico pour enlèvements, s'était déroulée "en direct" devant des caméras de télévision le 9 décembre 2005.
CELA CHANGE TOUT, ÇA REMET TOUT EN CAUSE"
Les journalistes et la télévision ont cru couvrir en direct l'intervention des policiers mais la véritable arrestation avait eu lieu auparavant. Des éléments suffisants, selon l'avocat mexicain de Florence Cassez, pour une révision du procès. Selon lui, cette information "aurait dû figurer dans le dossier lors de la procédure d'appel". "Cela change tout, ça remet tout en cause", a déclaré mardi Bernard Cassez, le père de Florence, sur France Info. "Pour moi, la justice mexicaine reconnaît l'erreur. Florence est libre, elle doit sortir, elle n'a rien à faire là-bas!"
Selon LePoint.fr, l'avocat français de la jeune femme, Me Franck Berton, va attaquer en justice les deux anciens policiers mexicains qui seraient à l'origine de la mise en scène. Il devrait déposer une plainte "pour faux en écriture" devant le tribunal de grande instance de Paris dans les prochains jours.
"RECONSTITUTION"
Par le passé, le patron des policiers de l'agence fédérale d'investigation, Genaro Garcia Luna, devenu depuis ministre de la sécurité publique, avait reconnu une "reconstitution", mais il avait affirmé l'avoir organisée à la demande des médias. De son côté, Florence Cassez, 35 ans, a toujours affirmé avoir été arrêtée dans la matinée du 8 décembre, et tenue au secret jusqu'à l'aube du lendemain, pour la fausse arrestation en direct assortie de la libération de victimes d'enlèvements.
La loi mexicaine dispose qu'un suspect arrêté en flagrant délit doit être présenté à un juge "sans délai". Florence Cassez avait crié au mensonge à la télévision le 5 février 2006, en interpellant M. Garcia Luna dans une émission, cette fois en direct. Il avait reconnu une "reconstitution", mais en expliquant qu'elle avait été organisée "à la demande des journalistes".
Niant cette version, un reporteur de télévision, Pablo Reinah, avait engagé ensuite une procédure, s'estimant atteint dans son honneur professionnel et dans ses intérêts car il avait été licencié par son employeur. Le PGR, dans une "proposition de conciliation" officielle en date du 2 mars 2007, dont l'AFP a obtenu une copie, a concédé au reporteur Pablo Reinah que "dans l'information qui lui a été fournie sur l'intervention menée par des éléments de l'agence fédérale d'investigation, il n'a pas été précisé que l'arrestation des personnes avait été effectuée avant son arrivée". "Il n'a pas reçu une information complète, objective et vraie", souligne le texte.
Source : Le Monde.fr avec AFP 20-04-2010
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