Les dirigeants de la zone euro se sont retrouvés vendredi 7 mai au soir à Bruxelles pour lancer un message de discipline budgétaire et tenter de calmer ainsi la tourmente financière, qui s'est mondialisée, inquiétant le président américain, Barack Obama, comme le G7. La réunion s'est ouverte vers 20h30, avec près d'une heure et demie de retard, en raison d'un grand nombre de rencontres bilatérales préparatoires entre les dirigeants. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont ainsi entretenus en tête à tête, puis avec Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, avant de retrouver leurs homologues européens.
Selon des sources diplomatiques citées par l'AFP et Reuters, la discussion portait vendredi soir sur un mécanisme à mettre en place rapidement pour défendre leur monnaie et leurs pays membres des attaques sur les marchés financiers. "L'attaque [des marchés] est maintenant contre l'euro" et "individualiser [les aides] à tel ou tel pays risque de donner une réponse insuffisante de l'Europe. La priorité est une réponse unitaire, ferme et rapide", a indiqué une source diplomatique sous le couvert de l'anonymat. Les contours exacts du dispositif restaient encore vagues à ce moment-là.
Il pourrait s'agir de constituer "un fonds" de soutien aux pays menacés, auquel pourrait contribuer la Commission européenne – jusqu'à 70 milliards d'euros – et la Banque centrale européenne, selon ces sources. Il ne s'agit toutefois que d'idées mises sur la table, et rien ne garantit qu'un accord sera trouvé, notamment avec la Banque centrale européenne, ont mis en garde ces mêmes sources.
LE PLAN POUR LA GRÈCE APPROUVÉ
Les dirigeants pourraient également promettre de durcir le pacte de stabilité, qui encadre la surveillance budgétaire européenne, et de faire des économies supplémentaires "si nécessaire" pour réduire leurs déficits dans les années à venir, selon un projet de texte. Une source diplomatique indiquait vers 23 heures que les dirigeants s'étaient en effet dits prêts sur le principe à "renforcer" leur discipline budgétaire et avaient définitivement approuvé l'activation du plan d'aide financière de 110 milliards d'euros à la Grèce sur trois ans.
Avant la réunion, la chancelière allemande, Angela Merkel, a également plaidé pour une nette "accélération" de la régulation du secteur financier, souvent accusé d'avoir spéculé contre des pays présumés "maillons faibles".
La crise grecque et différentes rumeurs sur une possible propagation à d'autres pays de la zone euro, notamment l'Espagne, ont fait dévisser cette semaine les Bourses du monde entier. Les marchés ont achevé, sur un dernier plongeon, une semaine noire, la Bourse de Paris clôturant à moins 4,60 %. Francfort comme Milan ont perdu 3,27 %, Londres 2,62 %, Madrid 3,28 %, Moscou plus de 5 %, Bruxelles 4,33 %, Athènes 2,86 % et Lisbonne 2,94 %. La Bourse de New York a également fini en baisse vendredi : -1,36 % pour le Dow Jones, -2,34 % pour le Nasdaq. L'euro est légèrement remonté après avoir touché son plus bas niveau depuis mars 2009. Vers 20 heures, il valait 1,2737 dollar, contre 1,2644 dollar jeudi soir vers 23 h 15.
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