Les ministres des Finances de l'Union européenne se sont réunis dimanche pour entériner les détails du plan pour stabiliser la zone euro. Seule inconnue: la Grande-Bretagne pourrait refuser de participer à un éventuel Fonds monétaire d'urgence.
L'inverse aurait été plus surprenant: les Britanniques ne soutiendront pas l'euro, la monnaie unique qu'ils avaient déjà refusée d'adopter en 1999. "Il faut aujourd'hui montrer que nous sommes capables de stabiliser la situation en agissant ensemble, mais, pour ce qui est d'un soutien à l'euro, évidemment c'est du ressort des pays de la zone euro", a ainsi déclaré, à la BBC, le ministre anglais des Finances Alistair Darling (photo), juste avant une réunion de crise avec tous ses homologues de l'Union européenne.
Londres accepte toutefois, sur le principe, les mécanismes de stabilisation économique de l'UE proposés, dans la nuit de vendredi à samedi, par les chefs d'Etat de l'Eurogroupe. Parmi eux, le Fonds monétaire d'urgence, envisagé pour aider les pays de la zone euro en difficulté, pourrait bénéficier aux dix pays de l'Union qui ne possèdent pas la monnaie unique (*), à condition que ceux-ci y apportent leur part d'investissement. Dans cette perspective, la Suède s'est déjà dite prête à participer au Fonds, qui pourrait s'élever à 60 milliards d'euros. En effet, les fluctuations de l'euro sur la couronne suédoise risquent d'avoir d'importantes répercussions sur l'économie du pays.
La discussion reste ouverte
Dans l'immédiat, il s'agit en effet d'envoyer un signal fort aux marchés. Ces derniers n'ont, depuis le début de la crise grecque, apporté que peu de crédit aux décisions européennes. Ce dimanche, la ministre espagnole des Finances, Elena Salgado, s'est donc montrée volontaire en arrivant à Bruxelles pour les négociations : "Nous devons donner plus de stabilité à notre monnaie, et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif." Au passage, elle a démenti l'inquiétude des marchés, qui craignent l'accroissement des dettes publiques de son pays: Madrid "n'envisage pas de recourir à ce fonds", a assuré la ministre.
La création d'un Fonds d'urgence nécessite l'approbation à une majorité qualifiée de 27 ministres des Finances européens, réunis à cet effet dimanche. Ce Fonds sera-t-il au bout du compte garanti par tous les pays de l'UE ou les seuls Etats de la zone euro? La question est toujours en débat, selon plusieurs sources. Les Britanniques, s'ils refusent d'apporter leur pécule à une caisse commune, acceptent, pour le moment, le "principe" de Fonds.
Une position qui pourrait évoluer dans les prochains jours. Le Royaume-Uni, dont le déficit budgétaire est le plus élevé de l'UE, est en pleine tourmente politique, les élections de jeudi dernier n'ayant pas abouties sur une majorité claire. En conséquence, la livre sterling chute et l'euro pourrait, par ricochet, en subir les conséquences dès l'ouverture des marchés asiatiques, dans la nuit de dimanche à lundi. Le compte-à-rebours a déjà débuté.
(*) Le Royaume-Uni, le Danemark, la Suède, la Pologne, la Lituanie, l'Estonie, la Hongrie, la République tchèque, la Bulgarie, la Roumanie.
Source : lejdd.fr 09-05-2010
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