Les traditionnelles manifestations en France, à l'occasion du 1er-Mai, n'ont pas été très suivies, malgré les appels des syndicats à protester contre la réforme des retraites. A la mi-journée, la CGT estimait que seulement 300.000 personnes avaient défilé samedi. Le mauvais temps explique, en partie au moins, la défection des salariés. La désunion syndicale est également une des raisons invoquée pour une participation bien faible alors que la crise frappe toujours bon nombre d'entreprises..

Le 1er-Mai n'a pas fait le plein. Les défilés de la Fête du travail en France ont rassemblé samedi, à la mi-journée, 300.000 personnes, selon la CGT. Syndicats, partis de gauche et organisations étudiantes avaient appelé à descendre dans la rue pour, selon les termes du secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, "créer un rapport de force dans la discussion" avec le gouvernement au sujet de la réforme des retraites. "Les salariés, par leur participation à ce 1er-Mai, disent très clairement qu'ils ne sont pas prêts à accepter des sacrifices sociaux dans ces deux rendez-vous", a dit Bernard Thibault lors de la manifestation à Paris. Mais le défilé parisien a rassemblé seulement 45.000 personnes entre la place de la République et celle de l'Opéra. Alors qu'en 2009, la CGT se réjouissait d'avoir compté 160.000 manifestants. Crise et retraites étaient au coeur des préoccupations du cortège dans la capitale. "Vous avez subi la crise en 2009, allez-vous la payer en 2010 ?", ont-il demandé.

La faiblesse relative de la mobilisation dans la capitale est à l'image de celle constatée dans tout le reste de l'Hexagone, où 280 rassemblements étaient prévus. CGT, CFDT, CGT, FSU et Unsa-Solidaires ont défilé ensemble; Force Ouvrière et la CFTC, séparément. Pour François Chérèque, leader de la CFDT, "ceux qui aujourd'hui ont décidé de faire route à part ont tort parce qu'à chaque fois qu'il y a désunion syndicale, il y a affaiblissement du mouvement social". Dans toutes les villes, la participation est en recul par rapport à 2009, alors que les syndicats pensaient pouvoir fédérer sur le thème des retraites. L'an passé, entre 465.000 et 1,2 million de personnes, selon les sources, avaient été dénombrées en fin de journée.

"C'est pourtant maintenant qu'il faut se mobiliser"

A Lille, entre 2.000 à 3.000 personnes ont défilé derrière une banderole où était écrit: "Ensemble privé public: emploi salaire pouvoir d'achat retraite". Environ 3.000 personnes ont manifesté à Strasbourg dans le cadre d'un rassemblement intersyndical CGT, CFDT, Unsa, FSU. Force ouvrière était absent de même que la CFTC, dont l'Alsace est un bastion, et qui avait choisi de manifester à Colmar - où elle a réuni 400 personnes, selon la police.

A Toulouse, sous une pluie fine et froide, le cortège regroupait difficilement près de 5.000 personnes selon la police, plus de 6.000 selon les organisateurs. Il y a un an, ils étaient au moins trois fois plus nombreux. Une délégation de salariés d'Airbus France a pris part à ce défilé après avoir cessé la veille un mouvement de grève national entamé lundi dernier.

A Marseille, près de 15.000 personnes selon les syndicats, 3.500 d'après la police, ont participé au défilé où l'on a entendu ce slogan: "37 ans et demi, c'est ce qu'il nous faut, partir à 60 ans, c'est important". De source syndicale, plus de 3.000 personnes ont pris part aux six autres cortèges organisés dans les Bouches-du-Rhône. A Bordeaux, 5.200 personnes selon la police - entre 15.000 à 20.000 personnes selon la CGT - ont battu le pavé sous le soleil en clamant "Pour nous la retraite c'est 60 ans" ou "Halte à la casse".

Enfin, à Nantes, l'intersyndicale a dénombré 5.000 manifestants dans le centre-ville, contre 3.700 pour la police. "C'est moins bien que l'année dernière, mais ça reste un bon 1er-Mai", a analysé Marie-Claude Robin, secrétaire départementale de la CGT en Loire-Atlantique. "Le dossier des retraites n'est pas encore dans toutes les têtes. C'est pourtant maintenant qu'il faut se mobiliser: le dossier va passer en conseil des ministres avant l'été. En juillet-août, il sera trop tard!", a-t-elle prévenu.

Source : lejdd.fr  01-05-2010 

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