Sur France Bleu Périgord, mardi 17 avril à midi, le vice-président du MoDem Jean-Luc Bennahmias a déclaré choisir François Hollande au cas où François Bayrou ne serait pas qualifié pour le second tour. "Il aurait dû attendre", remarque Robert Rochefort, le "M. Economie" du parti, tandis que les autres cadres du parti refusent de réagir. Jean-Luc Bennahmias, ancien écologiste, arrivé au MoDem on ne sait trop pourquoi, a choisi sa carrière plutôt que ses convictions. Alors que son Président se débat comme un forcené pour faire mentir les sondages, il le lâche à quelques jours du scrutin !... Un bel exemple de probité !...
Dimanche soir, il y a de fortes chances, au vu des études d'intentions de vote, que François Bayrou ne soit pas qualifié pour le second tour. Alors que depuis deux semaines, l'UMP comme le PS adressent des messages au Béarnais ou à son électorat, le candidat refuse toute idée de ralliement avant le premier tour. Son ton se fait même plus violent envers les deux principaux candidats, qu'il traite de "menteurs" et "truqueurs" depuis dimanche. Mais l'un des vice-présidents du MoDem a décidé de se prononcer malgré les dires de son patron : Jean-Luc Bennahmias, invité de France Bleu Périgord, mardi matin, a affirmé qu'il choisirait François Hollande.
Réagissant à la publication d'un sondage indiquant qu'en cas d'échec de leur candidat à se qualifier pour le second tour, 34% des électeurs de François Bayrou voteraient pour François Hollande, 30% pour Nicolas Sarkozy, et 30% ne "savaient pas", le député européen a déclaré : "Je me trouve dans la première partie de ce que vous venez de dire." Après un instant d'embarras, il a ajouté : "En tous les cas, je ne vote pas pour Nicolas Sarkozy".
"Bennahmias aurait dû attendre"
Ancien Vert, Jean-Luc Bennahmias est l'un des premiers à avoir cru à l'idée d'une formation ni de droite ni de gauche – ce que se revendique le MoDem. Il fait toutefois partie des personnalités du parti qui combattent le "sarkozysme" : "une majorité nouvelle ne peut pas se construire avec le candidat sortant", avait-il déjà déclaré sur le site du Monde le 12 avril dernier.
Seul cadre du parti centriste à avoir voulu ou pu répondre au JDD.fr, Robert Rochefort, le "M. Economie" du parti, a critiqué la position de son vice-président : "Il aurait dû attendre dimanche soir pour l'exprimer." Avant d'ajouter : "Mais je comprends sa position." Interrogée sur son choix au soir du premier tour, lundi soir dans l'émission Mots croisés, sur France 2, Marielle de Sarnez avait, elle, refusé de répondre : "En France, il y a deux tours et c'est au premier tour que les choix se feront." Et cette autre vice-présidente du MoDem d'attaquer les journalistes : "Cela nous pompent tous" que les médias aient déjà qualifiés François Hollande et Nicolas Sarkozy pour le second tour.
En 2007, François Bayrou avait joué la montre, débattant dans l'entre-deux-tours, le 28 avril, avec Ségolène Royal. Dans un entretien au Monde, à trois jours du second tour, le "troisième homme" de la dernière élection présidentielle avait finalement appelé à "ne pas voter pour Nicolas Sarkozy" sans pour autant soutenir la candidate socialiste. Il a déjà prévenu, en janvier dernier, qu'il prendrait position "pour" l'un des deux candidats s'il ne se qualifiait pas au second tour. Mais il a tellement critiqué les deux favoris que son choix sera sans doute cornélien. En annonçant sa conviction dès mardi, Jean-Luc Bennahmias a peut-être voulu lui montrer la voie.
Source : LeJDD.fr 17-04-2012
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