A l'issue d'une rencontre avec Arnaud Montebourg, les syndicats de PSA ont dit attendre d'ici le 31 juillet un diagnostic précis de la part du ministre du Redressement productif. Seule la CGT a réclamé une mobilisation des salariés dès à présent.
Arnaud Montebourg n'a pas encore fini ses consultations sur le cas de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), mais déjà les syndicats du groupe automobile réclament un diagnostic précis. Et délivrent un ultimatum au gouvernement : les représentants des salariés de PSA attendent une solution d'ici le 31 juillet prochain. Mardi 17 juillet au soir, ils ont rencontré à Bercy le ministre du Redressement productif. Ce dernier, qui doit encore rencontrer mercredi le patron de PSA, Philippe Varin, n'a pas souhaité s'exprimer à l'issue de la réunion. Mais les syndicats ont résumé la situation auprès des journalistes présents sur place.
"Le ministre a dit qu'on allait se revoir d'ici au 31 juillet pour discuter de l'expertise Sartorius (nom de l'expert gouvernemental pour le dossier PSA, Ndlr), je retiens donc cette date, c'est du concret", a ainsi déclaré Franck Don, délégué CFTC. "Il n'y a pas de plan B tant qu'on a pas de détail sur le plan A et l'état financier du groupe", a-t-il prévenu avant d'ajouter : "On veut connaître l'état de la trésorerie réelle de PSA et si elle nécessite une annonce aussi dramatique et rapide, ce sera la base des discussions à venir."
La CGT veut passer à l'action
Les autres syndicats, mis à part la CGT qui estime que PSA "n'est pas en difficulté", sont apparus très en attente des résultats de l'expertise gouvernementale et des résultats semestriels de PSA qui seront publiés le 25 juillet, date également du prochain CCE. Selon Anne Valleron, délégué CFE-CGC, les représentants des salariés n'ont à ce jour "pas eu le temps de tester la crédibilité du plan de PSA". Ce dernier prévoit des suppressions de 8.000 postes en France.
Jean-Pierre Mercier, lui, refuse de faire dans la nuance. Le délégué CGT, interrogé par plusieurs radios et télévisions à l'issue de la rencontre, s'est dit "convaincu que les salariés doivent se mobiliser". "On ne peut compter que sur nous-mêmes", a-t-il lancé à la presse.
"La préoccupation d'Arnaud Montebourg, c'est réduire le plan social", a-t-il poursuivi mais pour lui "l'entreprise n'est pas en difficulté, les licenciements ne sont pas négociables". Et de décrypter ce qui est, selon lui, la stratégie de la direction : "PSA a mis très haut la barre du nombre de suppressions d'emplois, on va s'en tirer à 6.000, 4.000, cela ne nous satisfera pas (...) C'est aux salariés de s'organiser pour les faire reculer." A l'inverse des autres syndicats, la CGT ne compte donc pas attendre le 31 juillet.
Source : leJDD.fr 17-07-2012