Déjà le 8 mai dernier les écologistes avaient exprimé très clairement qu’ils souhaitaient participer au gouvernement avec, en sous-entendu, une candidature de Cécile Duflot. Le lendemain 9 mai, c’est Eva Joly qui propose ses services à François Hollande. Lors d’un déjeuner avec la presse, l’ex-candidate écolo a fait savoir que deux domaines l’intéressaient : la réforme financière ou les libertés publiques. Sous quelle forme? "Ministre déléguée ou un haut commissariat". Celle qui craignait, pendant la campagne des Présidentielles, alors qu’elle rêvait encore de faire un score à deux chiffres, qu’on ne lui accorde que le Ministère des Sports, prend les devants !..Et puis, à EELV on sait que François Hollande a besoin de femmes puisqu’il s’est engagé à faire la parité dans son gouvernement !...
Eva Joly se verrait au gouvernement. Et le fait savoir. Réunissant une dizaine de journalistes dans un restaurant parisien, en compagnie de deux de ses conseillers - Patrick Farbiaz et Stéphane Pocrain - l’ancienne candidate écologiste a proposé ses services à François Hollande. Où se verrait-elle? A la réforme financière ou aux libertés publiques. Sous quelle forme? "Ministre déléguée ou un haut commissariat", explique-t-elle.
Alors qu’une pétition - signée notamment par son fils - circule pour la voir occuper le poste de ministre de la Justice, Eva Joly se montre réaliste. A-t-elle une petite chance pour ce poste? "Non", glisse-t-elle dans un sourire, mais la pétition, "je trouve cela mignon", ajoute-t-elle.
"Plus malin de me mettre à la réforme financière… Cela aurait de l’allure"
Et de préciser ses envies : "Ce serait plus malin de me mettre à la réforme financière. La lutte contre les paradis fiscaux, contre la fraude fiscale, comment mieux réguler… Cela aurait de l’allure. Une réflexion sur la place de la finance, cela me plairait bien". Finance ou libertés publiques, de ces deux missions, elle en a parlé avec certains responsables socialistes. Qui? "J’ai un très bon interlocuteur", répond-t-elle sans vouloir en dire plus.
Elle le sait bien, "dans la Ve République, on ne postule pas." Et note Pocrain, "ce n’est pas trop le tempérament d’Eva de candidater". Mais, sa démarche y ressemble pourtant furieusement. Disons, qu’elle fait pour le moins passer un message. "Elle est là pour durer, elle n’a pas l’intention de disparaître", relève Pocrain. "C’est une des seules à avoir l’expérience de l’appareil d’Etat. C’est une femme de dossier qui aime se coltiner à la réalité", plaide Farbiaz. "Pour le PS, je pense que je représente un capital positif. J’ai un certain âge, mais aussi une certaine expérience", poursuit l’ex-magistrate, qui a notamment travaillé pendant deux ans pour le gouvernement islandais.
Chez Cohn-Bendit, il y a "une forme de jalousie et de misogynie"
Mardi 8 mai dernier, Cohn-Bendit l’a priée de revenir à son poste d’eurodéputé sans passer par la case gouvernement. Jugeant, au passage, qu’elle avait fait une mauvaise campagne. "Dany, son ego est très fort et je prends une place qui est trop importante à son goût. Il y a, chez lui, à la fois une forme de jalousie et de misogynie. Il pense qu’il est le sélectionneur de l’équipe de France, mais ce n’est pas un match de foot", tranche-t-elle.
Fin octobre dernier, au moment de la négociation de l’accord entre EELV et le PS, Eva Joly ne s’était pas toujours montrée tendre avec François Hollande. "Vous trouvez raisonnable que le spécialiste de la Corrèze décide de notre avenir énergétique?", demandait-elle à propos de la sortie du nucléaire. Sans sortie de cette énergie, "ce ne serait pas la gauche molle mais la gauche folle." Le message est on ne peut plus clair. Une semaine plus tôt, elle avait averti : "Il n’y aura pas d’accord de gouvernement si nous ne sommes pas d’accord sur le fait qu’il faut sortir du nucléaire. Et comme il n’y pas de victoire de la gauche sans les écologistes, cela pose problème." François Hollande risque tout de même de ne pas avoir oublié ces petites phrases. Il n’aura pas oublié non plus qu’Eva Joly est une spécialiste de la gaffe et qu’elle parle parfois un peu trop rudement !..
Mais le temps est passé par là, et Eva Joly se dit aujourd’hui "pragmatique". "Nous sommes plus utile au gouvernement qu’à l’extérieur", justifie-t-elle. Ses relations avec Hollande? "Avant, nous n’avions fait que nous croiser. [Depuis la fin du premier tour] on s’est vus à plusieurs reprises", indique celle qui était présente à ses meetings et à la Bastille. "Je le trouve très sympathique", conclut-elle. C’est bien le moins.
Source : leJDD.fr 09-05-2012
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