En marge du sommet Europe-Asie au Laos, François Hollande a déploré lundi 5 novembre la "concurrence déloyale" de certains pays asiatiques, dénonçant notamment des "coûts de main d'œuvre" très bas et la faiblesse artificielle de certaines monnaies. "Une partie des pays d'Asie, et notamment la Chine, ont des monnaies qui ne sont pas convertibles", a-t-il ainsi regretté, plaidant en faveur "d'échanges (…) mieux équilibrés".
En déplacement au Laos à l'occasion du sommet Europe-Asie (Asem), François Hollande a évoqué la politique monétaire de la Chine, soupçonnée, notamment par les Etats-Unis, de maintenir volontairement la valeur de sa monnaie à un niveau faible, pour pouvoir exporter plus facilement ses produits. Sur ce dossier, le président français est resté sur la ligne tracée au Bourget en janvier dernier, alors qu'il était encore simple candidat à la présidentielle. A l'époque, il avait en effet déclaré qu'il "n'accepterait pas que la monnaie chinoise soit encore inconvertible", et ce, "alors que cette puissance commerciale finit par être excédentaire sans que sa monnaie, jamais, ne soit réévaluée".
Il faut une réforme du système bancaire international
A Vientiane lundi 5 novembre, François Hollande a usé des mêmes arguments. "Nous devons être compétitifs mais faut-il encore que l'échange soit juste, c'est-à-dire qu'il n'y ait pas de concurrence déloyale", a-t-il ainsi déclaré en marge du sommet, dénonçant des "coûts de main d'œuvre" très bas et la faiblesse artificielle de certaines monnaies. "Une partie des pays d'Asie, et notamment la Chine, ont des monnaies qui ne sont pas convertibles", a-t-il regretté, avant d'ajouter : "Nous devons faire en sorte qu'il y ait une réforme du système bancaire international et que nous puissions avoir des échanges qui soient mieux équilibrés."
Le rééquilibrage des échanges commerciaux
S'il a reconnu que la France devait "faire des efforts de compétitivité" - des propos qui interviennent alors que Louis Gallois devait remettre son rapport au gouvernement sur le sujet lundi -, il a insisté sur le fait que l'Asie devait "également comprendre (que les pays doivent) rééquilibrer (les) échanges commerciaux". Sa critique envers Pékin s'est faite encore plus sévère : "Le déficit entre la France et la Chine, c'est 27 milliards d'euros par an, c'est-à-dire près de 40% de notre déficit commercial. Nous ne pouvons pas l'accepter."
Des propos qui ne devraient pas passer inaperçus dans la région, la Chine relativisant les critiques sur ce sujet. Pékin assure d'ailleurs que l'évaluation progressive de sa monnaie prendra du temps. Pour faire avancer ce dossier, les pays du G20 veulent désormais faire en sorte que le yuan devienne à terme totalement convertible et qu'il soit intégré au panier de monnaies constituant le droit de tirage spécial (DTS), l'unité de compte du FMI, et actif de réserve international.
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