Après un réquisitoire contre les gouvernements de droite qui l’on précédé. Après avoir évoqué l’héritage, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a confirmé mardi 6 novembre au matin une hausse de la TVA de 19,6% à 20%. Pourtant, il y a quelques semaines encore, les socialistes s'opposaient à toute hausse de cette taxe.
Au risque de confirmer son impopularité, Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi 6 novembre au matin une augmentation des taux de TVA pour financer la moitié des 20 milliards de crédits d'impôts dont bénéficieront les entreprises. A partir du 1er janvier 2014, le taux principal de la TVA passera ainsi de 19,6 à 20%. Le taux intermédiaire de 7%, créé par le gouvernement Fillon en novembre 2011, sera relevé à 10%. En contrepartie, le taux le plus bas, celui fixé à 5,5% sur les produits de premières nécessités, passera à 5%. "Un triptyque plus lisible", selon une habile formule des services de presse de Matignon, au lendemain de la remise du rapport Gallois sur la compétitivité des entreprises. Sous le double prétexte de l’héritage et de la justice sociale le gouvernement revient sur une promesse qu’il avait faite : ne pas augmenter la TVA pour ne pas amputer le pouvoir d’achat des Français déjà passablement mis à mal par les augmentations d’impôts.
"Une hausse globale de la TVA n'est pas privilégiée à ce stade"
Pourtant, il y a quelques semaines à peine, le gouvernement assurait ne pas vouloir toucher à la TVA. En septembre dernier, alors que « Libération » évoquait un possible retour de la TVA sociale, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici démentait le jour-même cette hypothèse. Principal argument, la volonté du gouvernement "de soutenir le pouvoir d'achat et la consommation." Les services du Premier ministre livraient dans la foulée un message similaire : "Aucune décision n'est prise mais une hausse globale de la TVA n'est pas privilégiée à ce stade." Et d'ajouter : "Aucune hausse de la TVA ou de la CSG ne figure au PLF (projet de loi de Finances) ou au PLFSS (projet de loi de Finances de la Sécurité sociale)." Le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, était encore plus tranchée : "L’option TVA est totalement écartée, en l’état il n’y a pas de projet de l’augmenter d’ici la fin du quinquennat, les choses sont claires."
Il faut dire que pour le PS, le sujet d'une augmentation de la TVA est délicat. Notamment parce que lorsque la TVA sociale de Nicolas Sarkozy avait été votée à l'Assemblée en février dernier, les socialistes s'étaient longuement battus à coups d'amendements. Jérôme Cahuzac, alors président de la commission des Finances, usait à l'époque d'un argument que la droite pourrait aujourd'hui lui opposer : "C'est en réalité une augmentation des prix qui s'annonce, donc une baisse du pouvoir d'achat (...). C'est une mauvaise décision de politique économique."
Une fois encore, et ce n’est surement pas la dernière, le gouvernement butte sur la dure réalité des faits : soutenir l’économie se fait avec des moyens et, aujourd’hui, les moyens ce sont la CSG ou la TVA car pour l’impôt c’est déjà fait !..
"1er octobre, le jour où la TVA n'a pas augmenté"
François Hollande lui-même n'a jamais cessé de condamner pendant la campagne présidentielle cette mesure qui portait le taux de TVA de 19,6 à 21,2% en échange d'un allègement des charges patronales et non pas des crédits d'impôts d'entreprises, comme le veut le gouvernement. "Je récuse la méthode et la disposition. Je ne veux pas que les Français soient affligés de trois ou quatre points de TVA", expliquait le 3 janvier dernier le candidat socialiste sur France 2. Il avait même promis de mettre fin à cette mesure au plus vite. Ce fut chose faite le 17 juillet dernier, avec l'enterrement de la TVA sociale à l'Assemblée nationale, alors que celle-ci devait entrer en vigueur le 1er octobre.
"Un symbole fort" jugeait alors le chef des députés socialistes, Bruno Le Roux. Le 1er octobre dernier, le PS lançait même par la voix de son porte-parole, David Assouline, l'opération "1er octobre, le jour où la TVA n'a pas augmenté" en distribuant des prospectus à un million d'exemplaires. Un mois plus tard, leur gouvernement annonce le contraire. Il ne devra donc pas s’étonner que les français s’en étonnent et qu’ils redisent, à nouveau dans les sondages, qu’il n’ont plus confiance dans un gouvernement qui navigue « à vue » !...
Source : leJDD.fr 06-11-2012
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