Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi 6 novembre dernier plusieurs mesures destinées à relancer la compétitivité des entreprises françaises. Un effort total chiffré à 20 milliards d'euros, qui passera par de nouvelles coupes dans les dépenses publiques, une "modulation" de la TVA et une fiscalité écologique. Des mesures qui ont suscité de nombreuses réactions, et beaucoup de critiques.
François Fillon
Candidat à la présidence de l'UMP et ex-Premier ministre a estimé qu'en ne reprenant "qu'une partie" des propositions du rapport Gallois et en optant pour la "mesure compliquée" des crédits d'impôts, "renonce au choc de compétitivité". "Et comme il n'y aura pas de choc de compétitivité, il n'y aura pas de redressement de l'économie française en 2013", a-t-il affirmé, entouré de plusieurs de ses lieutenants lors d'une conférence de presse.
Jean-François Copé
Secrétaire général de l'UMP et candidat à la présidence du parti, a dit sa "déception" après les annonces du Premier ministre. "Quelle déception que les annonces de Jean-Marc Ayrault! Je souscrivais totalement aux mesures du rapport Gallois qui proposait un dispositif à la fois simple et puissant sur le plan économique. Je découvre avec la proposition Ayrault un projet extrêmement technocratique, très complexe pour les entreprises et pas à la hauteur des attentes", a-t-il déclaré à la presse dans les couloirs de l'Assemblée.
Christian Jacob
Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale a vu dans ces annonces "l'incapacité à trancher et à décider du Premier ministre". "Il annonce plusieurs mesures qui verront leur application au mieux dans deux ans (...) C'est une usine à gaz sur la manière dont tout ça se mettra en place (...) Il n'y a aucun choc de compétitivité", a-t-il encore estimé.
Jean-François Lamour
Député UMP de Paris: "Le gouvernement a opté pour une mesure complexe, dont l'utilité reste à démontrer. Mais on peut d'ores et déjà pointer l'énorme problème de méthode de François Hollande, qui nous donne le tournis depuis son élection avec une politique économique et budgétaire totalement incohérente. Retrouver de la compétitivité suppose avant tout une ligne claire axée sur la baisse de la dépense publique et la stabilisation du niveau des prélèvements obligatoires - tout le contraire de ce qu'a fait le gouvernement jusqu'ici".
Jean-Louis Borloo
Chez les centristes, le président du groupe UDI à l'Assemblée, est plus sévère. "Ce qu'on a pu comprendre pour l'instant c'est qu'il n'y a rien jusqu'en 2014", a-t-il ainsi relevé, disant avoir compris une autre chose : "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué". "On a l'impression que c'est une espèce de virage à reculons qui n'est pas tout à fait assumé".
François Bayrou
Invité mardi d'Europe 1 Soir, François Bayrou, président du MoDem, a regretté la méthode choisie par Jean-Marc Ayrault pour appliquer les recommandations du rapport Gallois. Selon lui, le crédit d'impôt à destination des entreprises qui investissent risque de se transformer en gigantesque usine à gaz. "Ça ouvre un nombre de complexités absolues qui font que ça ne marchera pas. (...) Il va falloir faire la preuve que vous avez investi. vous allez donc avoir une cascade de contrôles, de vérification, de paperasse à remplir, exactement comme pour le crédit impôt recherche. Pour moi, ça pose cette question sur la France : comment est-il impossible de prendre UNE mesure compréhensible, simple et efficace, qui permette de changer le climat ?", a-t-il ainsi commenté.
Marine Le Pen
Selon la présidente du Front national, le plan du gouvernement "ne réglera pas les problèmes (des) entreprises, ne serait-ce que parce que ces mini-exemptions de charges ne les rendront pas compétitives par rapport à des sociétés basées en Chine ou au Bangladesh".
Christine Boutin
Juge elle, que le gouvernement Ayrault "s'achète du temps alors qu'il y a urgence pour nous tous!" et voit là "encore une faute".
François Rebsamen
président du groupe PS au Sénat: "Les décisions du Premier Ministre (...) constituent un véritable pacte de compétitivité qui va permettre à la France d'enrayer le déclin de son économie et de retrouver le chemin de la croissance et de l'emploi (...) Avec 35 mesures concrètes et en agissant sur 8 leviers de la compétitivité, le gouvernement relève aujourd'hui ce défi majeur: inverser la spirale infernale dans laquelle est enfermé notre pays et retrouver le chemin de la performance économique au service de la croissance et de l'emploi"
Jean-Michel Baylet
Sénateur, président du PRG: "Le gouvernement a trouvé le juste équilibre sur le rapport Gallois. En reprenant l'essentiel des propositions du commissaire à l'investissement le Premier ministre envoie un signal fort de confiance à destination de nos entreprises après dix années où l'enjeu industriel a été négligé par la droite. Les radicaux de gauche se félicitent qu'il réponde à la fois au souci de compétitivité de notre pays et au défi de l'emploi tout en préservant au mieux le pouvoir d'achat des Français par un recours raisonnable et équitable à la TVA".
Luc Carvounas
Secrétaire national du PS: "Pour sortir notre pays de la crise, nous devons construire un nouveau modèle français fondé sur le redressement de nos comptes publics dans la justice et sur la relance de la dynamique d'investissement et de création d'emplois dans les entreprises. Les mesures annoncées par Jean-Marc Ayrault demandent un effort partagé de l'ensemble des acteurs de notre pays, à la mesure des moyens de chacun"
André Chassaigne
Le président du groupe Front de gauche à l'Assemblée, estime "qu'on ne prend pas à bras-le-corps la question des prélèvements financiers, on ne s'attaque pas à la question du coût du capital et on s'enferme dans cette espèce de postulat qui consiste à dire que c'est le coût du travail qui est en cause".
Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA):
"Pas de surprise. Le gouvernement a décidé pour l'essentiel de faire du rapport Gallois sa feuille de route pour répondre aux exigences du Medef (...) Face à ces mesures, il n'y a qu'une attitude conséquente à avoir: l'opposition déterminée. On ne peut plus jouer de l'ambiguïté - être ou ne pas être dans la majorité - ou faire preuve d'attentisme"
Nathalie Arthaud
Porte-parole de Lutte ouvrière: "C'est Noël en novembre pour le patronat! (...) Pour financer son cadeau au patronat, le gouvernement piétine sans vergogne son engagement de ne pas augmenter la TVA. Mais si cette TVA était injuste sous Sarkozy, elle le reste avec Hollande! Les travailleurs vont payer à double titre: par l'augmentation de la TVA et par la réduction des dépenses publiques qui va encore dégrader les hôpitaux, l'éducation, les transports et priver les collectivités de ressources indispensables pour la population
Corinne Lepage
La députée européenne, elle, ne semble pas de cet avis, puisqu'elle écrit, sur Twitter, qu'il faut "reconnaître le courage de Jean-Marc Ayrault qui privilégie l'intérêt général sur la solution de facilité politique".
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