Le Comité central d'entreprise de PSA a entériné lundi 29 avril dernier le plan "Rebond 2015", qui entraînera une réduction drastique des effectifs et la fermeture du site industriel d'Aulnay-sous-Bois.
Une longue procédure de validation
Le 9 juin 2011, la CGT révélait qu'une note interne évoquait la possible fermeture de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois. Près de deux ans plus tard, le Comité central d'entreprise (CCE) du constructeur automobile l'a validé, lundi 29 avril dernier, dans le cadre du plan intitulé "Rebond 2015". La décision d'engager une restructuration a longtemps été retardée par la campagne présidentielle. Le chiffre d'affaires catastrophique pour l'année 2011 a fini de convaincre la direction de PSA, mais celle-ci a attendu juillet 2012 pour annoncer l'arrêt de la production à Aulnay en 2014 et la suppression de 8.000 postes en France, dont 1.400 à Rennes. Dès lors, le dossier s'est politisé et Arnaud Montebourg a engagé un bras-de-fer avec la direction de PSA.
Un traitement politique du dossier
Mais, entre l'interview de François Hollande, le 14 juillet 2012, dans laquelle il dénonce le "mensonge" de PSA, et le CCE de lundi, le plan "Rebond 2015" n'a pas évolué dans le sens des salariés. Au contraire, PSA a porté à 11.214 le nombre de suppressions de postes, assurant toutefois qu'il n'y aura aucun "licenciement sec". Outre le site d'Aulnay-sous-Bois, un poste sur quatre sera supprimé sur celui de Rennes, tout comme 3.600 emplois dans les effectifs hors production, tous sites confondus. Le coût initial de ce plan social a été estimé à 600 millions d'euros par le cabinet d'expertise Secafi. Ce qui devrait alourdir un peu plus les finances du groupe déjà en difficulté - en février dernier, PSA a subi une perte historique de 5 milliards d'euros. Face à cette situation, et après des négociations qui ont duré cinq mois, cinq des six syndicats majoritaires ont donné leur feu vert, le 18 mars, au plan social. Seule la CGT est contre.
L'usine d'Aulnay au centre du conflit social
Depuis deux ans, le site d'Aulnay-sous-Bois est dans le viseur de la direction du constructeur automobile. L'annonce de sa fermeture, d'abord hypothétique puis confirmée, a entraîné le début d'une grève qui n'est toujours pas terminée. Entamé le 16 janvier dernier, ce mouvement social a paralysé l'ensemble des chaînes de production jusqu'en avril. Aujourd'hui, seule la CGT, emmenée par le très médiatique Jean-Pierre Mercier, continue de bloquer l'usine. La CGT-Aulnay a multiplié les actions coup de poing ces derniers mois, lors de l'inauguration du Train de l'Industrie, au siège de Pôle emploi, au Medef ou encore lors d'un conseil national du PS. Une procédure judiciaire a également été engagée, après le dépôt d'une plainte des syndicats SUD et CGT que la justice a finalement débouté en première instance.
Une reconversion du site est possible
Avec 3.000 salariés et 300 intérimaires, le site d'Aulnay est l'un des plus importants sites français de PSA. Pour respecter sa promesse de "zéro licenciement sec", la direction du groupe a décidé de transférer la production des C3 d'Aulnay à Poissy, dans les Yvelines. Dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), voté lundi 29 avril par le Comité central d'entreprise, il sera sans doute proposé à certains salariés d'aller travailler à Poissy. D'autres attendent "l'après-PSA" : en effet, l'immense site industriel d'Aulnay n'est pas encore démantelé. Des repreneurs pourraient être intéressés par les chaînes de montage de l'usine. "Nous allons regarder de très près la possibilité d'implanter des commerces sur le site PSA", avait ainsi déclaré en octobre dernier à l'AFP Jean-Philippe Mouton, président d'Hammerson France.
Un accord de compétitivité à venir?
Les pressions du gouvernement, qui a fustigé les erreurs de stratégie du groupe et son manque de dialogue, sont restées sans effet sur l'ampleur des suppressions d'emploi. Mais, avec le Crédit d'impôt accordé aux entreprises dans le cadre du Pacte de compétitivité, l'exécutif pourrait obliger PSA à changer sa stratégie à moyen terme. A titre de comparaison, Renault, qui a passé un accord avec les syndicats mi-mars, a d'ores et déjà annoncé la production dès 2016 de la prochaine génération de Nissan Micra à Flins (Yvelines). Après le vote du PSE, lundi, PSA compte donc enclencher rapidement l'étape suivante : la négociation d'un "accord compétitivité" avec les syndicats. La direction du groupe espère débuter les discussions en mai pour les conclure en octobre. Mais, échaudés par neuf mois de conflit social ouvert, les représentants du personnel sont sur la défensive, augurant ainsi une nouvelle phase de négociation pour les dirigeants du groupe.
Source : leJDD.fr 30-04-2013
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