L'ancien Premier ministre avait refusé de pendre position dans l'entre-deux-tours. Il avait simplement communiqué à la presse ce message laconique : « la droite m’effraie, la gauche m’inquiète » et il ne s'était pas exprimé depuis l'élection de François Hollande. Lundi 14 mai au matin, sur France 2, il a estimé que le socialiste "a l'étoffe" pour être président de la République, et critiqué la campagne menée par l'UMP.
Il a rompu le silence. Depuis l'élection de François Hollande à la présidence de la République, il y a un peu plus d'une semaine, Dominique de Villepin ne s'était pas encore exprimé. C'est désormais chose faite, et c'est sur France 2 que l'ancien Premier ministre a commenté l'alternance qui prendra effet mardi 15 mai, lors de la passation de pouvoir.
Pendant l'entre-deux tours, l'homme du discours de l'ONU avait laissé planer le doute quant à ses intentions dans l'isoloir. Dans une tribune au quotidien « Le Monde » il avait en effet renvoyé les deux camps dos à dos : "La droite m'effraie, la gauche m'inquiète" en était le titre. La tentative de séduction des électeurs frontistes opérée par Nicolas Sarkozy l'avait convaincue - si besoin en était - de ne pas appeler à voter pour son meilleur ennemi. "La dérive électoraliste qui s'est engagée est un processus incontrôlable et sans fin (…) Je ne peux cautionner cette dérive", tranchait-il, sans pour autant prendre partie pour le candidat socialiste, comme a pu le faire François Bayrou.
Hollande a « l’étoffe » pour être Président
A-t-il pour autant voté en faveur de François Hollande? On ne le saura vraisemblablement jamais. Lundi matin, il a refusé de répondre à la question qui lui était posée sur le plateau des 4 Vérités, s'en sortant par une pirouette. Dominique de Villepin a en revanche été beaucoup plus prolixe au moment de donner son opinion sur François Hollande, estimant que celui-ci "a l'étoffe" pour être président de la République. "Il est préparé. C'est quelqu'un qui a concentré sa vie sur cet objectif. L'objectif de diriger... Il a des décisions difficiles à prendre, il a peu de temps pour faire ses choix", a-t-il estimé. "Je crois que c'est un homme qui est capable de faire des synthèses... Nous avons besoin aujourd'hui d'équilibre dans notre pays. C'est la rude tâche qui est la sienne", a-t-il poursuivi.
"Une erreur de vouloir jouer ces élections législatives comme un troisième tour"
Après les compliments à gauche, les critiques à droite, lui qui se veut "une voix d'expérience et d'indépendance" plutôt qu'un opposant. "Ce serait une erreur que de vouloir jouer ces élections législatives comme un troisième tour de l'élection présidentielle", a-t-il estimé, prenant ainsi le contrepied de l'ensemble des ténors de l'UMP. "Il faut se préoccuper en politique en permanence de l'intérêt général français", a exhorté l'ancien Premier ministre, qui rajoute que selon lui l'UMP a "dérivé". "Je crois qu'il faut être en proposition et ne pas chercher à flatter telle et telle partie de l'électorat", a-t-il conclu, sibyllin.
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