Traian Basescu poursuivra son mandat jusqu'en 2014. Dimanche 29 juillet dernier, le référendum sur la destitution du président roumain n'a pas été validé en raison d'une abstention trop élevée. Si Traian Basescu retourne au palais présidentiel, la cohabitation avec ses adversaires politiques de l'Union sociale libérale emmenée par le Premier ministre Victor Ponta, s'annonce tendue d'autant que le pays entrera en campagne législative à l'automne.
Traian Basescu poursuivra son mandat. Dimanche 29 juillet dernier, le président roumain de centre droit, qui a vu sa côte de popularité s'effondrer après une sévère cure d'austérité en 2010, a survécu à un référendum de destitution grâce à une forte abstention.
Pour être validé, 50% des quelques 18 millions d'inscrits devaient participer au scrutin. Les adversaires du président - l'Union sociale libérale (USL), la coalition de centre-gauche arrivée au pouvoir début mai et dirigée par le Premier ministre Victor Ponta - avait donc déployé des efforts importants pour mobiliser les électeurs. Les horaires d'ouverture des bureaux de vote avaient même été prolongés tandis que des offices supplémentaires avaient été installés sur le littoral de la Mer noire pour s'adapter aux vacanciers.
En vain, cela n'a en effet pas suffit à mobiliser un pays où l'abstention bat des records et où la classe politique, accusée de clientélisme, peine à séduire. Selon les résultats officiels annoncés lundi par le Bureau électoral central (BEC), le taux de participation au référendum s'est élevé à seulement 46% des inscrits.
"D'un point de vue politique Basescu n'existe plus"
Si le président Basescu échappe à la destitution - et devrait ainsi poursuivre son mandat jusqu'en 2014 -, une écrasante majorité (87,55% des votants) s'est prononcée en faveur de sa destitution.
Et la cohabitation avec l'USL s'annonce houleuse. "Les Roumains ont rejeté le coup d'Etat des 256 parlementaires conduits par Victor Ponta et Crin Antonescu (président intérimaire, ndlr)", a pour sa part déclaré le président en titre depuis son siège de campagne dimanche soir.
Mais Victor Ponta n'entend pas en rester là : "Tout homme politique qui ignore la volonté de millions de votants est coupé de la réalité", a-t-il déclaré mettant en doute la "légitimité" de son adversaire. "D'un point de vue politique Traian Basescu n'existe plus, il a été démis", a lancé le Premier ministre.
Des législatives à l'automne
Le coup de force de l'USL pour destituer le président roumain avait suscité de nombreuses critiques. Mi-juillet, l'Union européenne avait ainsi fustigé des "atteintes systématiques contre l'Etat de droit" et avait demandé à Bucarest de se conformer à toutes les décisions de la Cour constitutionnelle.
Traian Basescu a toutefois assuré dimanche soir que son retour au palais présidentiel servirait à "promouvoir la réconciliation"."Il faut combler la fracture au sein de la société parce que la Roumanie a besoin de toute l'énergie pour réussir son intégration dans le monde civilisé", a-t-il souligné assurant qu'il serait "un partenaire de l'USL, pourvu que ses responsables comprennent la leçon que leur ont donnée les Roumains".
De même, Crin Antonescu, le président intérimaire, a affirmé que sa majorité respectera les décisions de la Cour constitutionnelle validant ou non les résultats du référendum. Mais la tension politique entre les deux camps devrait se raviver à l'automne, alors que la Roumanie entrera en campagne pour les élections législatives.
Source : leJDD.fr 30-07-2012
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