Nicolas Sarkozy est arrivé mercredi 24 février au Gabon pour une visite de 24 heures. Le chef de l'Etat entend promouvoir "une relation franco-gabonaise modernisée" qui "passe par l'instauration d'un véritable partenariat, d'égal à égal".

Pour la troisième fois en deux ans, Nicolas Sarkozy s'est rendu au Gabon. Arrivé mercredi matin, le chef de l'Etat français ne reste que 24 heures dans le pays. Suffisant pour promouvoir "une relation franco-gabonaise modernisée" qui "passe par l'instauration d'un véritable partenariat, d'égal à égal", a-t-il confié au quotidien gabonais l'Union. Il devrait signer un nouveau partenariat global avec ce fidèle allié de la France en Afrique, qui comprendra notamment un important volet militaire. Paris vient juste de décider de conserver à Libreville, la capitale gabonaise, sa seule base militaire en Afrique. Mais le nouvel accord de défense signé mercredi ne prévoit plus, à l'inverse des traités historiques liant la France à ses anciennes colonies africaines, d'intervention automatique de Paris en cas de menace extérieure comme intérieure.

Nicolas Sarkozy a commencé sa visite dans le pays par Franceville, à 500 km au sud de la capitale, où il a déposé une gerbe au mausolée d'Omar Bongo, décédé en juin dernier après plus de 41 ans de règne. Il devait ensuite s'entretenir avec Ali Bongo, le fils du président défunt, à la mi-journée. Le président de la République devrait lui répéter qu'il compte mettre fin à la "Françafrique" et moderniser les relations entre les deux pays. Cette ambition "passe par un impératif de transparence, transparence sur nos intérêts, qui doivent être assumés, transparence sur nos objectifs et transparence sur nos intérêts communs", a expliqué le chef de l'Etat français au quotidien gabonais. "Une relation franco-gabonaise modernisée passe par l'instauration d'un véritable partenariat, d'égal à égal. C'est tout un changement de philosophie dans nos rapports", a martelé Nicolas Sarkozy, alors qu'Omar Bongo était pour beaucoup le symbole de cette "Françafrique" si décriée.

"Il n'y a plus de pré-carré"

Pour l'Elysée, l'arrivée au pouvoir d'Ali Bongo, même s'il a été ministre de plusieurs gouvernements de son père, offre l'opportunité d'un nouveau départ. Le Gabon s'est doté d'un président "jeune, moderne, dynamique et animé d'une véritable volonté de réforme", souligne-t-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. La présidence note qu'Ali Bongo est "confronté à une diminution constante de la rente pétrolière et à des défis qui appellent de sa part de nouvelles politiques et de nouvelles méthodes". Paris se satisfait que les premières mesures prises, comme la réduction du train de vie de l'Etat gabonais et "une sensibilité nouvelle à la question de la corruption". La France se dit prête à aider le pays "à franchir cette nouvelle étape de son développement".

Sans caractère exclusif, assure Nicolas Sarkozy. "Il n'y a plus de pré-carré et il ne doit plus y en avoir", dit le président français à l'Union. Il veut d'ailleurs s'inscrire en faux "contre l'idée qu'on entend ici ou là selon laquelle la France ne s'accommoderait pas que ses amis historiques diversifient leurs partenariats économiques". Avec la mort d'Omar Bongo, c'est donc une page des relations franco-africaines qui se tourne, assure Nicolas Sarkozy. Ce discours, le chef de l'Etat le tient depuis sa campagne présidentielle de 2007, sans qu'il soit – pour l'instant – suivi d'effets.

Source : lejdd.fr  24-02-2010          


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