Pierre Moscovici, Ministre de l’Economie a répondu aux patrons. Est-ce la parole du gouvernement ? Est-ce le fond de la pensée du Président de la République ? L’avenir nous le dira !.. Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a prévenu : le gouvernement ne peut pas se permettre d'abaisser le coût du travail de 30 milliards d'euros comme l'ont demandé les grands patrons français dans le JDD du 28 octobre dernier. Selon le gouvernement, cette mesure pèserait trop sur le pouvoir d'achat des Français. C’est surement vrai. Il n’empêche que le même Moscovici a dit, il y a trois jours à peine, qu’il tiendrait évidemment compte du rapport commandé à Louis gallois et que Louis gallois préconise’, d’après ce que l’on sait, cette affaire de 30 milliards …
Le gouvernement va-t-il suivre les demandes des grands patrons? "Je ne le crois pas", a répondu sur Europe 1 lundi 29 octobre au matin le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, qui a expliqué que le gouvernement ne pouvait pas se permettre d'abaisser le coût du travail de 30 milliards d'euros comme le demandent l'Afep (Association françaises des entreprises privées) dans le JDD. Et cela "parce que nous venons de faire un effort historique pour réduire nos déficits" publics, avec l'objectif de les ramener de 5% du PIB en 2012 à 3% en 2013, selon le ministre.
Maintenir le pouvoir d’achat des Français
Or, abaisser le coût du travail dans de telles proportions risquerait de remettre cet objectif en cause, et "c'est une question de crédibilité, si la France n'honorait pas sa signature (...) nous serions sanctionnés". Il est exclu de compenser ces 30 milliards par une hausse de la TVA ou de la CSG car cela grèverait "le pouvoir d'achat des Français" qui sont les "clients" de ces mêmes entreprises.
Dimanche 28 octobre dernier, les grands patrons français ont accru la pression sur le gouvernement en présentant leur propre version de ce que devrait être le "pacte" de compétitivité pour relancer l'économie du pays, alors que l'ex-patron d'EADS Louis Gallois doit rendre le 5 novembre son rapport sur la question. Ils réclament notamment que l'Etat s'engage à réaliser "60 milliards d'euros d'économies au cours des cinq prochaines années", soit 3 points de produit intérieur brut. Pour parvenir à cet objectif, les grands groupes demandent une baisse des cotisations sociales de 30 milliards d'euros sur deux ans qui serait financée par un relèvement de la TVA et la baisse des dépenses publiques.
"On est dans une économie fragile"
Mais le gouvernement a déjà écarté l'idée de toute baisse massive des charges. "Nous allons aussi agir sur le coût du travail, mais pas comme le demande l'Afep, par une augmentation de la CSG ou de la TVA de manière massive parce que nous pensons au pouvoir d'achat", a déclaré Pierre Moscovici.
Le ministre du Travail, Michel Sapin, a adressé aux grands patrons le même message. "On est dans une économie fragile, qui retrouve une certaine stabilité du point de vue européen, qui est convalescente, il faut confirmer cela", a –t-il fait valoir sur BFM Business. "Nous avons la nécessité de rétablir l'équilibre budgétaire des finances publiques (...), ce qui demande des efforts considérables (...), n'ajoutons pas les chocs aux chocs", a-t-il ajouté. "Plutôt que le choc, je préfèrerais qu'on parle d'un tissage, d'un travail méticuleux", a estimé Michel Sapin.
Il a toutefois reconnu que "les entreprises qui sont dans la compétition internationale, y compris en terme de coûts salariaux, ont besoin d'une évolution, d'une aide". "Faisons-le, travaillons précisément, méticuleusement, pas avec des chocs, pas avec des grandes phrases", a-t-il dit, avant d'expliquer que le gouvernement ne souhaitait pas une baisse du coût du travail qui consisterait à alléger massivement et immédiatement les cotisations sociales tout en augmentant d'autres impôts comme la TVA ou la CSG.
Dimanche, Jérôme Cahuzac avait tenté lui de faire retomber la pression. « Ils réclament 60 milliards, on en a prévu 50 sur la durée du quinquennat » a affirmé le ministre du Budget lors de l'émission C Politique de France 5, en estimant qu'il n'y avait pas matière "à déclarer la guerre".