Des mesures destinées à aider l’industrie automobile européenne sont en cours de négociation entre la commission et les différents constructeurs. Elles seront dévoilées le 5 novembre prochain Le commissaire européen chargé de l’industrie, Antonio Tajani, regrette que les querelles entre constructeurs mènent à des réformes à minima.
Une bouée à la mer pour un secteur en pleine tempête. Le 5 novembre, Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne chargé de l’industrie, présentera son plan automobile. Entre baisse des immatriculations et surcapacités industrielles, l’automobile est devenue l’un des sujets chauds à Bruxelles. Le commissaire italien est d’autant plus sensible à la crise du secteur qu’elle frappe de plein fouet son pays. Il s’y est vendu en 2012 plus de vélos que d’autos, une première depuis 1964. Le plan de Bruxelles a été accouché dans la douleur.
Contrôle aux frontières des importations
Difficile de satisfaire les exigences des constructeurs allemands d’un côté et celles des fabricants français et italiens de l’autre. Antonio Tajani a bien essayé de mettre tout le monde d’accord. Mais il a échoué à faire asseoir les principaux patrons de groupe autour de la même table. Il a rencontré Philippe Varin de PSA et Sergio Marchionne de Fiat à Turin. Une entrevue qu’a déclinée Dieter Zetsche de Daimler-Benz. L’Allemand a préféré attendre que Tajani fasse le déplacement à Berlin. Le plan de la Commission comporte une avancée importante : le contrôle aux frontières européennes des importations de véhicules asiatiques et notamment coréens. Ce sujet sensible avait suscité ces derniers mois le courroux d’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif.
Dans le viseur notamment, le fabricant Hyundai, même si une bonne partie de ses véhicules vendus en Europe sont fabriqués dans l’Union. "La politique commerciale européenne doit être beaucoup moins naïve. Des erreurs ont été commises", concède Antonio Tajani Concrètement, le commissaire s’est engagé à veiller, dans les futurs accords commerciaux passés avec des partenaires asiatiques, à obtenir des "contreparties", en négociant par exemple les tarifs douaniers sur certains types de véhicules. "Les négociations de renouvellement des accords vont bientôt débuter avec le Japon. Nous allons être très vigilants", promet-il.
"Davantage d’aides pour les voitures propres"
Autre mesure concédée aux constructeurs : aucune réglementation européenne ne sera adoptée si elle risque d’entraver la compétitivité. Une bonne nouvelle qui arrive un peu tard pour les Français. PSA s’apprête à souffrir d’une norme pénalisant les petits véhicules diesel. Selon Antonio Tajani, seules les réglementations "intelligentes", qui aident à la compétitivité, seront mises en oeuvre : "Si elles portent sur la sécurité autoroutière et qu’elles permettent de sauver des vies, pas de problème. Les autres attendront."
Enfin, Antonio Tajani devrait annoncer une augmentation des aides à la recherche et au développement de la voiture propre. Elles vont passer de 1 à 1,5 milliard d’euros à l’horizon 2020. Pour le reste, les constructeurs automobiles attendront, faute d’avoir trouvé une position commune. "Sur beaucoup de sujets, ils sont divisés, soupire le commissaire. Moi, j’ai remis l’automobile au cœur de la politique industrielle. J’ai établi un plan d’action. À eux de se mettre d’accord." Il reconnaît ouvertement les lacunes de son plan sur des sujets fondamentaux comme celui du standard européen pour les recharges de véhicules électriques. Les constructeurs multiplient les lancements de modèles. Les gouvernements, comme la France, les subventionnent. Mais sur l’harmonisation des systèmes de recharge, l’Europe patine, faute d’accord entre industriels.
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