Le gouvernement fédéral a été contraint de mettre en place dès samedi 2 mars dernier une réduction des dépenses publiques de 85 milliards de dollars après l'échec des négociations la veille entre Barack Obama et les représentants républicains. Barack Obama furieux a publiquement accusé l’opposition républicaine de mettre en danger l’économie américaine.
C'est le scénario que personne n'imaginait possible au tout début des négociations en 2011. La seule chose sur laquelle les deux parties se sont mises d'accord est que la faute incombe à l'autre. "C'est inexcusable", a déclaré Barack Obama samedi 2 mars dans son allocution hebdomadaire à la radio. "Tout cela arrive parce que les républicains ont choisi ce résultat plutôt que d'en finir avec la loi sur l'impôt qui empêche de réduire le déficit budgétaire." Le Parti républicain lui a rétorqué qu'il était seul responsable de cette rigueur imposée parce qu'il avait préféré faire campagne plutôt que de négocier.
750.000 pertes d'emplois possibles
Après avoir joué les Cassandre pendant des semaines au risque de se voir accuser d'exagération par calcul politique, le président a rappelé les conséquences dramatiques de ces coupes budgétaires sur le quotidien des Américains. "L'effet va se faire ressentir sur toute l'économie", a-t-il dit. Le bureau de la gestion du budget estime les pertes d'emplois possibles à 750.000 cette année, avec des effets se faisant sentir à partir du mois d'avril. Le FMI estime à 0,5 point de pourcentage l'effet négatif de cette rigueur sur une croissance déjà anémique.
Les Américains, qui ne réalisent pas encore très bien l'ampleur de ce "coup de rabot", vont en subir les conséquences à de nombreux niveaux. Les aéroports vont fonctionner au ralenti, une centaine de petits aéroports de niveau régional risquent de fermer, les files d'attente aux douanes vont s'allonger, voire doubler de deux à quatre heures, affirme la secrétaire à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano. Certains enseignants, les gardiens de prison, les rangers des grands parcs nationaux, les inspecteurs alimentaires, les gardes-côtes, les employés des centres d'analyse des ouragans vont être mis au chômage technique, ce qui impliquera une interruption probable de la période de pêche et de la production de viande ainsi que de nombreuses perturbations. Les médias américains évoquent déjà une possible crise du hamburger et du nugget de poulet.
Le porte-avions attendra
Les seuls à profiter de la rigueur sont quelque 2.000 immigrés "illégaux" libérés temporairement de prison. Dans l'armée, la sécurité nationale n'est pas menacée, affirme-t-on à Washington, mais les heures d'entraînement des pilotes vont être réduites. Le déploiement du porte-avions Truman dans le golfe Persique a été reporté, une décision vivement critiquée par les républicains, qui accusent le président d'exploiter la crise. En attendant la suivante, potentiellement plus grave : les deux camps ont jusqu'au 27 mars pour voter un budget de financement du fonctionnement de l'État fédéral.
D’ici là on peut compter sur Barack Obama et sur les membres du camp démocrate pour dramatiser la situation et expliquer aux américains, qui aujourd’hui ne réalisent encore pas très bien, que la situation est bien plus grave qu’ils ne l’imaginent !..
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