La conférence de suivi du traité de non-prolifération (TNP) à l'ONU a été marquée, lundi 3 mai, pour son premier jour, par un discours du président iranien révélant l'isolement diplomatique de la République islamique. Mahmoud Ahmadinejad, a demandé qu'un organe indépendant fixe une date butoir pour l'élimination de toutes les armes nucléaires. Il a, en outre, réclamé la suspension des Etats-Unis de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), organe de l'ONU chargé de superviser et réglementer les activités nucléaires dans le monde.
«Comment les Etats-Unis peuvent-ils être membres du conseil des gouverneurs alors qu'ils ont utilisé l'arme atomique contre le Japon ?», a lancé le président iranien, accusant également Washington d'avoir utilisé des armes à uranium appauvri pendant la guerre d'Irak. Pendant son intervention dans l'amphitéatre de l'Assemblée générale de l'ONU, de nombreuses délégations ont quitté la salle, dont les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Finlande, la République tchèque et le Maroc.
Hillary Clinton a rejeté les accusations proférées par le chef de l'état iranien, les qualifiant d' «éculées, fausses et délirantes».
A l'ouverture de la conférence, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait exhorté les Etats dotés d'armes nucléaires à réaffirmer sans équivoque leur détermination à les éliminer, estimant que «ne pas le faire serait un pas en arrière». Il a appelé les Etats non signataires du TNP, entré en vigueur en 1970, à y adhérer «le plus tôt possible».
Dans ce contexte, le Pentagone s'apprête à dévoiler la composition détaillée de son arsenal nucléaire, information jusqu'ici classée «secret». Les experts du désarmement estiment que les Etats-Unis disposent de 9.000 armes nucléaires, dont 5.000 prêtes à servir.