Vu le ton qu’a pris la rentrée politique avec le rebond des affaires Bettencourt/Woerth, la polémique sur le renvoi des Roms, les nombreuses cacophonies entre membres du gouvernement, les petites guerres entre Copé et Bertrand..etc.. il est fort probable que la rentrée parlementaire soit également explosive. Retraites, voile intégral, immigration, collectivités territoriales… Députés et sénateurs inaugureront une rentrée musclée la semaine prochaine. D’autant que l’opposition a annoncé la couleur : sur les retraites, en particulier, ils ne lâcheront rien !..Alors que Bernard Accoyer (photo), le président UMP de l'Assemblée nationale, note vendredi "un échauffement politique",un sondage dénonce la politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy, qui lui a pourtant permis d'assurer la majorité au Sénat.
Après l'exécutif, le Parlement fait sa rentrée. Un programme surchargé attend le corps législatif, et les festivités débutent dès mardi avec l'ouverture, très attendue, du débat sur la réforme des retraites. Pour l'occasion, députés et sénateurs seront réunis pour une session extraordinaire, devant laquelle Eric Woerth, fragilisé par ses démêlés judiciaires, présentera les grandes lignes de son projet. L'Assemblée nationale en débattra ensuite jusqu'au 15 septembre, date d'un premier vote. Le Sénat examinera le dossier en octobre, en vue d'une adoption définitive début novembre.
La gauche, qui juge la réforme "injuste" et "inefficace", a déjà prévenu la majorité: "Nous allons faire preuve d'une grande détermination", a déclaré vendredi Roland Muzeau, porte-parole des députés PC et apparentés. La rue devrait apporter son soutien aux élus d'opposition lors de deux grandes manifestations, samedi puis mardi. De son côté, le président de l'Assemblée, l'UMP Bernard Accoyer, dit avoir "soigneusement préparé cette rentrée". Lors de sa conférence de presse de rentrée, l'occupant du perchoir a toutefois noté "un échauffement politique", même s'il espère assister à "un débat de qualité".
Burqa et sécurité au Sénat
Après ce gros morceau, la réforme des collectivités, profondément remaniée par le Sénat, est au programme du Palais Bourbon. Le Nouveau centre s'alignant sur certaines positions de l'opposition, le projet de loi pourrait donner du fil à retordre à l'exécutif. Un texte sur la déchéance de la nationalité annonce également un débat houleux dans l'amphithéâtre du Palais Bourbon.
Le Sénat ne chômera pas non plus, devant débattre du projet de loi d'orientation et de programmation de la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI 2), déjà adopté à l'Assemblée. Avec la relance de la politique sécuritaire par Nicolas Sarkozy, cet été, le gouvernement et l'aile dure de l'UMP devraient profiter du débat pour ajouter des amendements au texte initial. Autre sujet sensible, la Haute assemblée devra débattre du projet de loi sur l'interdiction du voile intégral. Mais ce texte devrait être adopté sans problème, la gauche ayant décidé de s'abstenir.
L'enjeu des élections sénatoriales
Des tensions politiques devraient s'ajouter aux oppositions de fond à ces projets de lois. Remaniement ministériel, affaire Bettencourt-Woerth, critiques de l'Eglise et de la communauté internationale envers la politique d'expulsions de Roms… Si l'exécutif est visé, la majorité parlementaire pourrait faire les frais, indirectement, de ces polémiques.
Selon un sondage BVA pour Canal+, diffusé vendredi 3 septembre dernier, les Français sont de plus en plus opposés à la politique d'ouverture du gouvernement. Ils sont 54% des sondés, contre 43%, considèrent que Nicolas Sarkozy ne devrait pas poursuivre cette stratégie. Dans le détail, Bernard Kouchner subit un important désaveu, 57% des personnes interrogées qualifiant d'"inefficace"son bilan au quai d'Orsay. Le sondage a été réalisé après l'aveu du ministre des Affaires étrangères d'avoir été tenté de démissionner.
Autre personnalité qui semble sur le départ, le patron du Nouveau centre, Hervé Morin, prend de plus en plus de recul avec la politique du gouvernement. Or, à la Haute assemblée, l'UMP conserve la majorité grâce aux deux groupes de sénateurs centristes. La situation est d'autant plus périlleuse pour le parti de Nicolas Sarkozy qu'il ne dispose que d'un délai relativement court pour redresser la barre: à l'automne 2011, l'élection sénatoriale pourrait faire basculer la majorité en faveur de la gauche. Et ce, à quelques mois du scrutin présidentiel de 2012…
Source lejdd.fr 03-09-2010
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)