Durant toutes les années que dure la première guerre mondiale Hispano-Suiza va fabriquer près de 50 000 moteurs V12 destinés à équiper les avions de l’armée de l’air française et anglaise. La guerre étant terminée l’ingénieur Marc Birkigt lance aussitôt des tests pour savoir si ce moteur, très fiable, ne pourrait pas être adapté à une automobile. Très vite les tests montrent que le V12 « aviation » est surabondant et que six cylindres seraient entièrement suffisants. Le projet est aussitôt engagé. Le six cylindres en ligne comporte un bloc en alliage léger pour réduire son poids et deux bougies par cylindre placées de chaque coté du moteur. La première version sera remplacée dès 1922 par un modèle plus puissant : le six cylindres en ligne de 6,597 litre développe alors une puissance maxi de 135cv à 2 500 t/mn et un couple maxi de 475 Nm à 1 600 t/mn permettant au véhicule qu’il va équiper d’atteindre la vitesse de 135 km/heure.
Au salon de l’Automobile de Paris de 1919 le nouveau et luxueux modèle H6 d’Hisopano-Suiza est présenté au public. La voiture comporte de nombreuses innovations et en particulier un freinage assisté. Si Hispano-Suiza peut rivaliser en performance, et rafinement avec ses principaux concurrents européens que sont Rolls-Royce, Bentley ou Isotta-Fraschini, l’entreprise dépend aussi d’eux car un certains nombres d’organes sont achetés à ces mêmes concurrent et ceci jusqu’à la fin de l’année 1920. A cette date Hispano-Suiza gagne son indépendance en construisant l’intégralité de son châssis mais, revers de la médaille, ses voitures vont être les plus chères du marché européen.
En 1924, sous la pression de la concurrence dans la course à la puissance, Hispano-Suiza ajoutera à sa gamme H6 un H6C toujours motorisé par un 6 cylindres en ligne mais dont la cylindrée est portée à 8 litres.
Comme la grande majorité des autres constructeurs Hispano-Suiza construit des châssis roulants qu’il livre aux carrossiers. Durant les dix ans de production du modèle H6, toutes variantes confondues, la production sera de 2614 exemplaires.
Pour ce qui concerne le modèle présenté, il a une histoire originale. Madame Suzanne Deutsche de la Meurthe commande ce véhicule en 1922 et souhaite qu’il soit carrossé par Labourdette avec une technique que ce carrossier est l’un des seuls en Europe à pratiquer avec talent : le « wooden skiff ». La carrosserie est réalisée en bois sur une armature de résine suivant une technique utilisée en construction de bateau. La voiture est livrée en 1922 et l’on perd sa trace jusque dans les années 1970 date à laquelle son propriétaire, un membre de la famille Labourdette, la vend à un collectionneur français. A compter de cette date elle subit une restauration complète dans la définition initiale et elle sera présentée au Concours d’Elégance de Peeble Beach en 2008.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
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