Le ministre de l’Ecologie et Président du Parti Radical, voudrait rassembler des personnalités du centre tout en collant à la ligne du Président Nicolas Sarkozy. Après François Bayrou, et son MoDem, Hervé Morin et son Nouveau Centre, Jean-Louis Borloo rêve aussi d’être le rassembleur de tous les ex-UDF mais sans trahir la ligne politique de Nicolas Sarkozy. La tâche s’avère très difficile !..
C’est un exercice particulièrement subtil auquel s’est livré Jean-Louis Borloo samedi 4 septembre. Parvenant à rassembler les centristes sans être pourtant surpris en flagrant délit de "différence" avec l’Elysée, le tout en marginalisant Hervé Morin, éventuel candidat Nouveau Centre à la présidentielle… Le ministre de l’Ecologie, qui figure toujours parmi les prétendants à Matignon, avait convoqué à Lyon, à l’occasion des Ateliers du Parti radical dont il est le président, un imposant parterre de figures politiques, en majorité issues de l’ex-UDF, avec pour but affiché qu’elles retravaillent ensemble. Il y avait là ceux qui sont dans l’UMP et au gouvernement, comme Marc-Philippe Daubresse, des centristes hors l’UMP mais au gouvernement, comme Valérie Létard, mais aussi des centristes hors UMP pressentis pour entrer au gouvernement, comme les députés Nouveau Centre Jean- Christophe Lagarde et Maurice Leroy. Le rendez-vous a tourné au plébiscite.
"C’était scandaleux que nous ne nous voyions plus que dans les couloirs", lance Jean-Christophe Lagarde. Via un message vidéo, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin applaudit: "Jean-Louis Borloo peut faire en sorte que le centre puisse s’exprimer de façon diverse et pluraliste. Le président de la République a besoin de la diversité." Maurice Leroy enchaîne avec sa verve habituelle:"Jean-Louis va loin, continue ce chemin." Même Jean-Marie Cavada, le vice-président du Nouveau Centre, absent des ateliers des radicaux, confiait samedi soir: "Borloo est un poète créatif de la politique pour lequel j’ai beaucoup d’estime. Tout cela témoigne, comme nous l’avions dit à Tours (en juin lors du congrès du Nouveau Centre), de la nécessité d’organiser le centre et d’ouvrir une table ronde pour construire une confédération. Il faut faire entendre nos valeurs radicalement européennes et sociales."
Sarkozy "est un voyageur"
Sur scène, Jean-Louis Borloo a joué comme promis les rassembleurs modestes. Affirmant se cantonner à un rôle d’architecte. "Enfin, s’est-il exclamé, je n’arrivais pas à comprendre comment cette grande famille de pensée avait pu s’émietter." Dans un discours très pesé, il a à la fois prêté allégeance à Nicolas Sarkozy: "Il n’est pas conventionnel, pas formaté par un système antérieur, c’est un voyageur, je dis tout cela et pourtant je ne suis pas un thuriféraire de culture!" Et évacué rapidement la question qui fâche: "On est face à une nouvelle donne, je ne sais pas si face à cette nouvelle donne, il faut un candidat du centre ou pas", avant de proposer de réenchanter l’Europe, de bâtir un projet pour l’Afrique, mais aussi les océans!
Au total, une véritable démonstration de force politique qui porte en elle un risque de malentendu. Très vite, Borloo le sait, même s’il affirme que "ce n’est pas un sujet de clivage", ses soutiens vont lui demander d’aller plus loin. Et de travailler à une candidature centriste, pourquoi pas la sienne? Beaucoup, surtout ceux qui ne sont pas au gouvernement et ne craignent pas de fâcher Nicolas Sarkozy que l’on sait très réservé sur cette question, le poussent déjà. Depuis l’estrade, Maurice Leroy lance un provocateur: "Il y en a qui disent qu’il fait cela pour être Premier ministre, d’autres qu’il fait cela pour être candidat à la présidentielle. Si seulement cela pouvait être vrai." Jean-Marie Cavada a son idée: "Jean-Louis donne l’impression de penser plus fort à la Toussaint 2010 qu’à mai 2012." Réponse au remaniement tant annoncé.
Source : lejdd.fr 05-09-2010
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