L'intervention de l'Elysée suite au fiasco de l'équipe de France en Afrique du Sud n'est pas du goût de tout le monde. Samedi 26 juin, la Fifa a demandé aux autorités politiques françaises de ne pas intervenir dans les affaires du football hexagonal.
Les politiques n'ont pas à se mêler des affaires qui touchent le football français. C'est ce qu'a fait savoir la Fifa samedi après le désastreux parcours des Bleus en Afrique du Sud. "J'ai parlé aux services du ministère des Sports et je leur ai dit de faire très attention", a raconté le secrétaire général de la Fédération internationale de football, Jérôme Valcke, lors d'une conférence de presse à Johannesburg. "Il existe une autonomie du mouvement sportif et il ne peut y avoir d'interférence politique", a prévenu le responsable de la Fifa, lui-même français. "Personne ne peut demander à quelqu'un de démissionner. Cette personne est élue. S'il a le sentiment d'avoir échoué, il peut démissionner. Et des élections doivent alors être organisées", a-t-il rappelé, en référence aux propos de Roselyne Bachelot. La ministre des Sports avait jugé "inéluctable" le départ de Jean-Pierre Escalettes de la tête de la Fédération française de football (FFF).
Et la Fifa peut même s'appuyer sur son règlement pour freiner la politisation de l'affaire. Les autorités politiques n'ont en effet aucun droit d'influer sur les affaires de la FFF, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu'à l'exclusion des compétitions internationales. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit en Irak et au Kenya. La Fifa a décidé d'exclure les fédérations des pays respectifs, suite à une ingérence du gouvernement. Le responsable de l'instance suprême du football a d'ores et déjà prévenu qu'il n'y aurait pas d'exception pour la France. "Ce n'est pas parce que c'est un pays européen que nous aurons une approche différente", a-t-il assuré. "Ils peuvent se rencontrer, ils peuvent discuter, ils peuvent trouver des moyens de s'assurer que cela ne se reproduira plus, ils peuvent demander des excuses aux différentes personnes impliquées. Mais dès qu'il y aura interférence, la Fifa réagira."
"Une histoire triste"
Le message est clair. Même si, à l'issue de l'entretien, Jérôme Valcke a dit à l'agence Reuters comprendre les raisons de l'entretien qui s'est tenu jeudi à l'Elysée entre Nicolas Sarkozy et Thierry Henry, en raison de l'ampleur du désastre des Bleus au mondial. "Le monde a sûrement vu ça comme une mauvaise blague. En France, c'est plutôt une histoire triste. Beaucoup de gens ont le sentiment d'avoir été trahis par ces joueurs", a-t-il estimé. Mais selon lui, le pouvoir politique doit connaître les lignes à ne pas franchir. "Nos hommes politiques sont suffisamment intelligents. La France est un pays de diplomatie, et je suis certain qu'ils savent jusqu'où ils peuvent aller et ce qu'il faut éviter", a-t-il encore nuancé.
Le gouvernement avait décidé de s'emparer du dossier après les multiples événements qui ont touché l'équipe de France ces derniers jours. D'abord les insultes de Nicolas Anelka à Raymond Domenech, puis le boycott des joueurs de l'entrainement à 48 heures du match France-Afrique du Sud. Tout ça sur fond de défaites consécutives, ayant conduit tout droit à l'élimination de l'équipe. Des évènements tumultueux qui avaient poussé l'exécutif à proposer une refonte du football français, via des Etats généraux organisés en octobre. A la demande de Nicolas Sarkozy.
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)