Déchu du gouvernement puis de la présidence UMP des Hauts-de-Seine, lundi 15 novembre dernier, Patrick Devedjian n’a pas mis très longtemps à expliquer l’origine de ses revers. Furieux, il règle ses comptes avec les Sarkozy, père et fils, dans « Le Monde » daté de samedi. L'ancien ministre chargé de la Relance évoque "une campagne orchestrée par l'Elysée contre [lui]", fustige les manipulations du couple Balkany ou du fils du président, et se dit "un peu plus réservé [qu'auparavant] sur le style Sarkozy". Fidèle parmi les fidèles Patrick Devedjian s’était vu confier par Nicolas Sarkozy le Secrétariat Général de l’UMP avant d’être nommé Ministre de la relance. Mais ses démêlés avec le fils de président semblent avoir déplu en haut lieu !..
Il n'est pas plus dangereux que d'humilier un homme. Cette phrase, qui pourrait valoir pour Jean-Louis Borloo, semble s'appliquer désormais à Patrick Devedjian. Sorti du gouvernement, où il était ministre chargé de la mise en place du plan de Relance, le président du Conseil général des Hauts-de-Seine a perdu, lundi 15 novembre dernier, la présidence de l'UMP dans le département. Furieux, persuadé d'avoir été victime d'une campagne de dénigrement de l'Elysée, il se lâche dans une interview parue dans Le Monde daté de samedi.
"Je vais vous raconter la véritable histoire", entame-t-il. Esquivant rapidement la question du remaniement – "J'ai accompli ma mission et tout le monde a reconnu que c'était un succès", affirme-t-il –, il préfère évoquer le scrutin interne qui a eu lieu lundi soir. Selon lui, l'origine de sa brouille avec l'Elysée remonte au 15 octobre: "J'ai été convoqué d'urgence par Nicolas Sarkozy. Il s'est ému que cinq candidats se présentent contre son fils Jean [lors de l'élection qui devait déterminer la présidence de la section UMP Neuilly-Puteaux, scrutin que le cadet du chef de l'Etat a finalement emporté, Ndlr]. Il m'en a rendu responsable (…) et m'a dit que j'aurais bientôt une 'surprise'."
Devedjian paye son manque de soutien à Sarkozy fils
La "surprise", ce sera la candidature de Jean-Jacques Guillet, député-maire de Chaville, pour la présidence de l'UMP dans les Hauts-de-Seine. "J'ai bien intégrée que la campagne orchestrée contre moi serait forte", répète Patrick Devedjian qui évoque des coups de fil aux militants de Philippe Pemezec, secrétaire départemental de l'UMP. Ce dernier, malgré son devoir de neutralité, affirmait à qui voulait l'entendre que Jean-Jacques Guillet était le champion de l'Elysée. Lundi soir, "les électeurs étaient accueillis par Patrick et Isabelle Balkany (…) qui leur demandaient pour qui ils allaient voter. S'ils disaient 'pour Devedjian', ils étaient pris par le bras et emmenés vers Jean-Jacques Guillet", révèle encore l'ancien ministre. Résultat, l'élu de Chaville l'a (logiquement?) remporté avec 319 suffrages exprimés contre 180 pour son adversaire.
Mais pourquoi tant de haine? Là encore, Patrick Devedjian a sa petite explication: les sarkozystes – les époux Balkany et le fils Jean surtout – veulent sa tête. "Pour me faire battre à la présidence du Conseil général [renouvelée au premier semestre 2011, Ndlr], ils utiliseront la même méthode qu'aujourd'hui", dit l'actuel tenant du poste. Les proches de Jean Sarkozy reprochent à Patrick Devedjian de ne pas avoir soutenu le fils du président au moment de l'affaire de l'Epad, l'an dernier. "C'est quand même un comble de me reprocher [cette] affaire alors qu'elle était destinée à m'éliminer!", éructe l'intéressé. Et de conclure, "inquiet" des divisions au sein de l'UMP dans les Hauts-de-Seine: "Comme la plupart des Français, je suis un peu plus réservé sur le style" de Nicolas Sarkozy.
Source : lejdd.fr 19-11-2010
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