On le sentait venir : la mobilisation pour ce huitième jour de manifestation a très sensiblement diminuée. Sans entrer une nouvelles fois dans la querelle des chiffres tous le reconnaissent : les cortèges étaient parfois clairsemés. Lundi 8 novembre, les syndicats décideront de la suite à donner au mouvement mais d’ores et déjà chacune des organisations syndicale s’est exprimé et des désaccords assez profonds se font jour sur la forme à adopter pour la manifestation prévue dans la semaine du 22 novembre prochain.
La huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites n'aura pas eu le succès escompté par les syndicats. Samedi 6 novembre, les chiffres des manifestants étaient en nette baisse dans l'ensemble de l'Hexagone : la CGT a reconnu que les cortèges n'avaient réuni que 1,2 million de personnes, alors que le ministère de l'Intérieur parle, lui, de 375.000 manifestants. Soit les chiffres les plus bas depuis la rentrée. En comparaison, le 28 octobre dernier, la journée d'action – en pleine période de vacances de la Toussaint – avait été suivie par deux millions de personnes selon les syndicats, 56.000 selon la police. Au plus fort de la protestation, entre 1,2 et 3,5 millions de manifestants.
"Il est normal qu'il y ait une mobilisation légèrement inférieure, compte tenu du fait que la loi a été votée", avait estimé le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, peu avant le départ de la manifestation parisienne. Une position reprise par son homologue de la CGT, Bernard Thibault, qui a tenu à souligner l'exceptionnelle longévité de la mobilisation contre les retraites: "Il n'est pas aberrant qu'il y ait dans une séquence de long combat du flux et du reflux."
La CGT est décidée à aller "jusqu'au bout"
Reste qu'à Paris, où il a plu toute la journée, à Marseille ou encore à Bordeaux, les manifestants étaient trois fois moins nombreux que lors des journées d'action précédentes. Toulouse a fait l'exception samedi, même si les cortèges y ont également légèrement baissé en nombre. L'adoption fin octobre de la loi par le Parlement, la promulgation annoncée par Nicolas Sarkozy suite à l'avis du Conseil constitutionnel et la fin du blocage dans les raffineries semblent avoir pesé sur la détermination des Français. "Sarkozy, t'as gagné ta retraite en 2012", pouvait-on lire sur une banderole bordelaise.
Malgré la mobilisation en baisse, certains syndicats restent déterminés. C'est le cas de la CGT, qui affirme que le mouvement doit se poursuivre pour faire fléchir le gouvernement. "C'est jusqu'au bout, c'est jusqu'à obtenir des négociations pour d'autres mesures (…) Nous allons tout faire pour empêcher ces nouvelles mesures d'entrer en application", a assuré Bernard Thibault, en référence à l'entrée en vigueur de la loi en juillet 2011. A Paris, Martine Aubry lui a d'ailleurs apporté son soutien. "Jusqu'au bout, les socialistes seront avec les Français et avec les syndicats", a affirmé la première secrétaire du PS, qui dit ne pas "pouvoir se résoudre" à cette réforme des retraites.
Divisions syndicales
Reste à savoir ce que décideront, lundi 8 novembre, les syndicats quant à la suite du mouvement. Réunis jeudi, ils ont déjà prévu une nouvelle journée d'action, sous une autre forme, pour la semaine du 22 novembre. "On définira ensemble le mode de mobilisation", a déclaré François Chérèque en promettant "l'unité syndicale". Sauf que cette dernière semble se fissurer depuis quelques jours. Samedi, Jean-Claude Mailly (FO) et Bernard Thibault (CGT) se sont déjà opposés par médias interposés. Le premier – qui met en avant "des dissensions entre les organisations syndicales" – reproche au deuxième et à la CFDT de porter la responsabilité de la faiblesse des cortèges. "Depuis le début du mouvement, FO cherche à diviser (…) Ils ont fait une erreur en étant à côté dès le départ, maintenant ils cherchent à rattraper le temps passé en se présentant comme étant les plus radicaux", a répondu Bernard Thibault.
Du côté du gouvernement, on se réjouit de cette sortie de crise. Sur i-Télé, le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a estimé que les manifestations devaient maintenant prendre fin, sous peine de "se tirer une balle dans le pied". "S'il y avait des mouvements sociaux nouveaux, cela porterait un coup à cette obligation que nous nous devons de mettre en œuvre pour que la France puisse être l'un des Etats leaders au niveau international", a-t-il déclaré. Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, est allé plus loin. Pour lui, si la mobilisation contre la réforme des retraites faiblit, c'est que l'Etat "a répondu à un certain nombre d'inquiétudes".
Source : lejdd.fr 06-11-2010
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