A la gauche de la gauche les grandes manoeuvres sont lancées en préparation d’une victoire de François Hollande. Mercredi 11 avril au matin, Olivier Besancenot (NPA) a lancé un appel au Front de gauche et à Lutte Ouvrière afin de former une alliance d'opposition au PS en cas de victoire du candidat socialiste. "Nous constituons déjà le rassemblement à gauche", lui répond Olivier Dartigolles, le directeur adjoint de la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Quant à Nathalie Arthaud, de Lutte Ouvrière elle garde la ligne d’Arlette Laguiller : « indépendance totale » en attendant la révolution !.. En tous cas si le PS pensait pouvoir additionner toutes les voix de la gauche au second tour pour propulser François Hollande à l’Elysée il peut se préparer à quelques soucis !..
Il veut "construire une opposition à la gauche du gouvernement" en cas de victoire de François Hollande à la présidentielle. Invité d'Europe 1 mercredi matin, Olivier Besancenot a fait un appel du pied à Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et à Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière). "Est-ce que oui ou non, ils seront prêts à nous rejoindre dans ce combat?", s'est interrogé l'ancien candidat du NPA de 2007, tout en lançant cette "proposition unitaire". Sur le site du Monde, Philippe Poutou appelle aussi à "organiser la riposte" face au PS.
Pour le Front de Gauche : « tout faire pour être au second tour »
Du côté du Front de gauche, si on se réjouit du changement de ton du NPA, cette main tendue n'est pas à l'ordre du jour. Loin de là. "Nous sommes en campagne. Pour l'instant, on est concentré sur le premier tour avec l'objectif de tout faire pour être au second tour", explique le conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon, Eric Coquerel, qui regrette qu'avec Olivier Besancenot, ce soit "toujours la main tendue vers la suite, mais jamais sur le moment où on est en train de créer l'unité".
"Nous constituons déjà le rassemblement à gauche (…) D'une certaine manière, les propos d'Olivier Besancenot ne font que s'additionner à la dynamique du Front de gauche", fait pour sa part valoir Olivier Dartigolles, le directeur adjoint de la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Et ce dernier de pointer l'une des différences essentielles avec l'ancien leader du NPA : "Nous pensons que le vote du premier tour est très important. Il faut que le score de Jean-Luc Mélenchon soit le plus élevé possible. Car nous sommes sur une radicalité concrète, pas sur une radicalité faite de mots ou de slogans."
Le Front de gauche contre "l'orientation actuelle" de Hollande
Pour autant, le Front de gauche ne ferme pas la porte au NPA, dont une partie des membres a d'ores et déjà rejoint la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Mais seulement s'ils s'engagent derrière l'ancien socialiste. "Si sur les quinze derniers jours, des personnes pensent que le vote utile est celui qui permet d'obtenir pour Jean-Luc Mélenchon le score le plus élevé possible, ils sont les bienvenus", assure Olivier Dartigolles, qui juge que seules deux candidatures de gauche émergent dans le "sprint final" : celle de Mélenchon et celle de Hollande. Et d'ajouter qu'aucune discussion n'est engagée avec les instances du NPA.
Quid d'une éventuelle participation à un gouvernement socialiste, principale critique du NPA? "Nous ne participerons pas à un gouvernement qui mette en œuvre une politique d'austérité. Donc l'orientation actuelle de François Hollande ne nous permet pas une participation gouvernementale", explique le bras droit de Jean-Luc Mélenchon, qui attend que le "rapport de force" évolue. "Nous n'irons pas gouverner sur les bases du projet actuel de Hollande", renchérit Eric Coquerel. Les deux hommes assurent que le Front de gauche représentera alors une vraie "alternative à gauche". Et non "un pôle de radicalité qui se contente de regarder passer les trains".
"Il appartiendra au NPA de se déterminer"
Quant au NPA, ce sera à lui de se positionner. Et non au Front de gauche, qui devance de plus de dix points la formation de Philippe Poutou dans les sondages d'intentions de vote. "Quelque soit le résultat, le Front de gauche va avoir fait la démonstration que sa stratégie était la bonne et qu'il faut la poursuivre", estime Eric Coquerel. Et le secrétaire national du Parti de gauche de conclure : "A un moment donné, il faut faire un bilan. Il appartiendra à Olivier Besancenot et au NPA de se déterminer par rapport à notre stratégie." Mais cela tout le monde l’avait bien compris, sauf peut-être Olivier Besancenot et Philippe Poutou : le Front de gauche ne fera alliance avec d’autres que sous la bannière de Jean-Luc Mélenchon. Vu les scores prévus par les sondages pour les deux formations d’extrême gauche on se met aisément à sa place !..
Source : leJDD.fr 11-04-2012
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