Lorsque l’on veut lancer une campagne avec un minimum de crédibilité il faut, au préalable, se documenter. Monsieur Montebourg, comme ses collègues ministres doit avoir des conseillers qui sont là pour lui fournir les informations qui pourraient lui manquer. Mais voila Monsieur Montebourg est tellement sur de lui qu’il n’a que faires des conseils. Il affirme, sans savoir, quitte à dire des bourdes de première classe. Il n’en est pas à son coup d’essai mais qu’importe !.. Mardi 25 septembre le Ministre du redressement productif a accusé le constructeur automobile sud-coréen Hyundai de « dumping social » et a appelé les consommateurs français à bien réfléchir avant d'acheter leurs produits. Le constructeur coréen s’est évidemment défendu, a présenté ses arguments et il a effectivement raison.

Un appel au boycott à peine voilé. Mardi 25 septembre, lors de l'émission Face à la presse, du Club de la presse, Arnaud Montebourg a annoncé qu'il ne se rendrait pas sur les stands des constructeurs automobiles coréens lors du Mondial de l'automobile, qui ouvre ses portes aux professionnels jeudi à Paris. "Je passerai mon chemin" devant leurs stands, a-t-il déclaré. Le ministre du Redressement productif visait plus particulièrement Hyundai-Kia. Il s'en était déjà pris aux voitures coréennes dont le succès commercial compromet les constructeurs européens selon lui.

"Le dumping commercial (pratiqué selon lui par Hyundai-Kia) ressemble à du dumping social", a lancé le ministre. "Je dis aux Français qui achètent des Hyundai et des Kia qu'ils participent quand même d'une certaine manière à une forme de dureté sociale (...). La responsabilité du consommateur est de pousser, quand il va à la porte de son concessionnaire, et de regarder ce qu'il y a derrière les vitres de la voiture", selon lui.

Pas de dumping social selon Hyundai

De quoi fortement heurter les responsables de la marque. Les déclarations mardi d'Arnaud Montebourg ont "laissé coi" Hyundai, a déclaré Patrick Gourvennec, directeur général de Hyundai en France, au micro d'Europe 1. "Le consommateur est suffisamment informé pour éviter ce type de confusion entre des problématiques de dumping social qui n'existent pas et un constructeur qui s'est régionalisé sur l'Europe", a réagi Patrick Gourvennec, qui affirme que seulement 10% des voitures qu'il vend en Europe viennent de Corée du Sud. Le reste étant produit en Europe, dans les mêmes pays de productions que Peugeot ou Renault. Le constructeur Hyundai et sa filiale Kia voient leurs ventes fortement progresser, notamment en Europe, où de nombreux constructeurs locaux, à l'image de PSA Peugeot-Citroën, sont à la peine. La progression des ventes pour Hyundai était de 30% par an.

Et là le constructeur Coréen a raison. Hyundai a les mêmes coûts de production que PSA Peugeot-Citroën ou Renault car il fabrique ses voitures dans les mêmes pays. Hyundai a simplement su, au bon moment, saisir le créneau de la voiture pas chère, peu sophistiquée mais robuste avec une standardisation entre les différents modèles qu’aucun constructeur français n’a jamais réussi à faire. Hyundai a, très certainement, réduit ses marges, pour attaquer le marché européen où il était encore quasiment absent il y a trois ans.

Alors Monsieur Montebourg qui aurait pu, s’il s’était documenté, vanter les qualités des voitures françaises et inciter le consommateur à choisir autrement que par le seul critère du prix d’achat, s’est encore une fois planté !.. Le redressement productif est décidément entre de bonnes mains !..

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