Trois heures d'activités périscolaires de plus à mettre en place, c'est le coût de la réforme des rythmes scolaires, souhaitée par Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale, qui pourrait revenir aux communes. Une réforme qui, rappelons le, consiste à raccourcir la journée des élèves de primaire en ajoutant une demi journée supplémentaire le mercredi matin. Une réforme qui a fait consensus lors de son annonce mais voila on découvre maintenant qu’il n’est pas question de lâcher les enfants avant 16h30 l’après midi, qu’il faut une journée de cantine supplémentaire le mercredi, etc.. Dans les négociations en cours entre syndicats d’enseignants, collectivités et Ministère il semble clair que les enseignants ne sont pas prêts à travailler plus. Alors les Communes seraient sollicitées pour mettre la main à la poche mais pour quoi faire ? De l’aide aux devoirs, sans les enseignants, des activités sportives ou culturelles ?... Dans tous les cas, cela a un coût qui ne semble pas avoir été clairement évalué ?..
Alors que les consultations se poursuivent, les maires, qui ont rencontré M. Peillon lundi 12 novembre, s'inquiètent d'une réforme qui grèverait leurs budgets. "A l'heure où les dotations de l'Etat vers les collectivités locales sont à la baisse, le gouvernement prévoit une augmentation de leurs charges", s'étrangle Pierre-Yves Jardel, maire d'Orbais-l'Abbaye (Marne), responsable des questions d'éducation à l'Association des maires de France (AMF). Selon l'Association des maires de grandes villes de France, une heure de temps libéré par écolier se facture 150 euros, soit environ 600 millions d'euros par an à la charge de l'ensemble des communes.
Les maires se disent prêts à participer à l'effort demandé. "Mais le renforcement de la réussite scolaire ne doit pas se faire uniquement aux frais des communes. L'éducation est une compétence de l'Etat", rappelle M. Jardel.
Quels contenus pédagogiques pour ces heures après la classe? "Le sujet n'a jamais été abordé", assure Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France. "Va-t-on organiser une garderie ou intégrer des activités sportives, culturelles ? Dans ce dernier cas, comment les communes rurales, dont certaines consacrent déjà 40% de leur budget à leurs écoles, pourront-elles assumer de nouvelles charges?", s'inquiète le maire (Modem) de Gargilesse-Dampierre (Indre).
Un manque de visibilité
"Le contenu de cette réforme est encore flou", juge Jacques Pélissard, président de l'AMF, député UMP et maire de Lons-le-Saunier (Jura) : "Serons-nous soumis à la réglementation du ministère de la jeunesse et des sports qui prévoit un personnel encadrant pour 8 enfants dans les petites classes, 14 pour les autres, ou à celle de l'éducation nationale avec un adulte pour 30 enfants?" "Il y a quelques semaines, poursuit-il, le ministère prévoyait que les communes prennent en charge chaque élève pendant 1 h 30 par semaine. Aujourd'hui, il réclame le double! Le gouvernement navigue à vue", cogne encore ce maire qui réclame un report de la réforme à la rentrée 2014. "Des expérimentations sur les territoires volontaires pourraient être lancées dès la rentrée 2013", tempère Pierre Regnault, maire (PS) de La Roche-sur-Yon (Vendée) et vice-président de la Fédération des villes moyennes.
Les élus mettent ce manque de visibilité sur le compte des difficultés que le ministère rencontre dans ses négociations avec les syndicats. "Nous n'acceptons pas que l'engagement qui sera demandé aux collectivités locales soit la variable d'ajustement utilisée par le gouvernement pour aplanir ses difficultés face aux partenaires sociaux", poursuit Vanik Berberian.
Source : leMonde.fr 14-11-2012
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)