Dramatiquement touché par les inondations du début juillet, le Pakistan voit difficilement lui parvenir l’aide internationale. Quelques 20 millions de personnes sont actuellement sans abri, soit 10% de la population. L'aide internationale tarde à arriver sur place, la logistique est absente, les épidémies pourraient bien compliquer encore un peu plus la situation. Mais la mauvaise image du Pakistan dans l'opinion publique occidentale n'incite pas à la générosité.
Le temps presse au Pakistan. Bien que l'ONU se soit assurée de près de la moitié des 460 millions de dollars de promesses de dons nécessaires à l'aide d'urgence aux victimes des inondations, seule une petite partie des sinistrés a reçu de l'aide. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays, les pires depuis plus de 80 ans, ont fait 1.600 morts et 20 millions de sans-abris. L’ONU tire ainsi la sonnette d’alarme, et pousse les donateurs à confirmer leurs offres.
"Il y a eu une amélioration du financement. Les donateurs se rendent compte de l'ampleur du désastre, mais les difficultés sont énormes et les inondations ne sont pas terminées", a déclaré Maurizio Giuliano, représentant de l’ONU. "La taille de la zone affectée par ce désastre est équivalente aux superficies combinées de la Belgique, de la Suisse et de l'Autriche. C'est assez effrayant", a-t-il constaté.
Sur les 460 millions de dollars demandés par l’ONU, environ 35% ont déjà été débloqués, soit 161 millions. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon s'est rendu la semaine dernière au Pakistan, afin d'y lancer un nouvel appel aux donateurs.
20 millions de sinistrés
Environ 700.000 personnes ont pu recevoir un approvisionnement en nourriture et en eau potable, a indiqué l'ONU. Mais six millions de pakistanais ont besoin d’une aide d’extrême urgence. De son côté, l’Unicef est parvenue à fournir plus de 1,3 million de litres d'eau potable, afin de limiter les risques de propagation des maladies. Plus de 3,5 millions d'enfants seraient dans une situation de vulnérabilité extrême face aux maladies hydriques. Les prévisions les plus pessimistes évoquent la possibilité d'être confronté à plus de 1,5 million de cas de diarrhée, 150.000 cas de rougeole, 350.000 infections respiratoires et 100.00 cas de paludisme.
Les économistes prévoient également que la catastrophe coûtera un point de pourcentage à la croissance pakistanaise cette année. Selon le haut commissaire du Pakistan en Grande-Bretagne, le coût de la reconstruction pourrait atteindre 15 milliards de dollars. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a prévenu que le Pakistan risquait aussi de connaître des pénuries alimentaires, si les agriculteurs manquaient la saison des semailles, le mois prochain.
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