Cela fait plus de huit jours que le ministre du Travail demande à être entendu par les enquêteurs. Ce sera bientôt chose faite. Son audition par la brigade financière ne fait plus de doute ce lundi 19 juillet. En marge d'un déplacement à Guyancourt (Yvelines), l'ex-locataire de Bercy a de nouveau nié avoir favorisé l'embauche de son épouse, Florence Woerth, dans la société Clymène, qui gère les avoirs de l'héritière du groupe L'Oréal.

Quant à Liliane Bettencourt, son audition est également confirmée par le parquet de Nanterre.

C'est officiel, même si rien n'est encore fixé: Liliane Bettencourt, au centre d'un scandale aux multiples ramifications, sera bien entendue par les enquêteurs. Le parquet de Nanterre en a fait l'annonce lundi matin, sans avancer de date précise. Depuis ce week-end, et alors que plusieurs personnes gravitant autour de la milliardaire ont déjà été auditionnées par la brigade financière, l'hypothèse d'une audition avait pris de l'ampleur. La semaine dernière, l'héritière du groupe L'Oréal, âgée de 87 ans, était une nouvelle fois sortie de sa réserve, pour rejeter, sur France 3, les accusations proférées par sa fille concernant un "abus de faiblesse" supposé dont elle serait victime.

Toutefois, face aux enquêteurs, Liliane Bettencourt devrait avoir à s'expliquer sur la partie fiscale de la tempête médiatico-politico-judiciaire qui s'est déclenchée à la mi-juin. Malgré l'annonce d'un "audit indépendant" sur sa fortune, la femme la plus riche de France devrait notamment livrer son point de vue sur les soupçons de fraude fiscale qui pèsent contre elle. Après le témoignage de son ex-comptable, Claire Thibout, elle devrait également être interrogée sur des enveloppes d'argent liquide qui auraient été remises à des hommes politiques, dont Eric Woerth, que Liliane Bettencourt dit pourtant ne jamais avoir rencontré.

Le Conseil des ministres doit autoriser l'audition de Woerth

Le ministre du Travail, justement, devrait, lui aussi être entendu par les enquêteurs. Son avocat a indiqué que son client et son épouse, Florence Woerth, avaient émis le souhait d'être entendus par les enquêteurs. "Le plus vite possible", selon l'entourage du couple, même si l'audition du ministre - qui a bien confirmé lundi vouloir être entendu - doit être soumis à l'approbation du Conseil des ministres. Lequel se réunit une dernière fois mardi matin, avant la coupure estivale.

Lundi matin, l'ex-locataire de Bercy a de nouveau nié toute intervention concernant l'embauche de sa femme, en 2007, par la société Clymène, dirigée par Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. "Je ne suis pas à l'origine de cette rencontre, elle a un rapport dans le cadre de ses anciennes fonctions avec quelqu'un de connu, qui exerçait un métier. Je ne peux pas vous dire autre chose, c'est ce que je dirai à la justice quand elle m'entendra", a déclaré Eric Woerth aux journalistes venus à sa rencontre, en marge d'un déplacement dans une entreprise de Guyancourt (Yvelines).

Depuis la révélation d'écoutes clandestines dans la demeure de Liliane Bettencourt, point de départ de la vaste polémique actuelle, le ministre du Travail peut en tout cas compter sur le soutien du gouvernement et de la majorité. Invité lundi matin sur LCI, Georges Tron, secrétaire d'Etat à la Fonction publique, a ainsi jugé "invraisemblable" les soupçons de conflit d'intérêts qui pèsent toujours sur son ministre de tutelle, malgré le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) qui l'a dédouané de toute intervention dans le dossier fiscal de Liliane Bettencourt. "La majorité, si elle est aussi homogène derrière Eric Woerth, c'est parce que son cas devient quasiment un cas de principe", a-t-il déclaré. "On n'est plus dans une logique où l'on essaye simplement de défendre Eric Woerth, on est dans une logique où l'on défend des principes. Le principe par exemple de la présomption d'innocence", a-t-il ajouté.

Source : lejdd.fr  19-07-2010 

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