Benoit XVI est le second souverain pontife à se rendre au Royaume-Uni. Une visite historique assombrie par les scandales de pédophilie.
Benoît XVI tente d'apaiser le courroux des Britanniques. Dans l'avion qui le conduisait jeudi en Ecosse, où il doit entamer une visite de quatre jours au Royaume-Uni, le pape a reconnu que le clergé catholique s'était montré "insuffisamment vigilant" face aux cas de pédophilie et que les autorités ecclésiastiques avaient mis trop de temps à réagir face aux scandales. Aux journalistes qui l'interrogeaient, il a aussi confié être choqué par cette "perversion" de la prêtrise".
Ce nouveau mea culpa intervient alors que l'accueil réservé au pape s'annonce pour le moins frileux. Invité par la reine Elisabeth II, Benoît XVI est le second chef catholique à fouler le Royaume anglican depuis le schisme de l'Eglise au XVIe siècle. Avant lui, Jean-Paul II avait reçu un accueil plutôt enthousiaste en 1982 mais cette fois-ci la partie s'annonce plus difficile. Dans une lettre ouverte au quotidien The Guardian , une cinquantaine de personnalités britanniques estiment que le pape ne devrait pas "avoir l'honneur d'une visite d'Etat" et l'accusent de ne pas avoir réagi aux affaires de pédophilie comme il l'aurait dû. Des victimes d'abus sexuels ont exhorté mercredi le Vatican à remettre à la police les listes des auteurs présumés de ces méfaits pour éviter toute récidive et des manifestations sont prévues durant les quatre jours à venir.
Des tickets invendus
D'après un sondage publié mardi par The Times, seuls 14% des Britanniques seraient d'ailleurs favorables à ce voyage. Ceux qui ne pointent pas les problèmes de pédophilie, dénoncent la stigmatisation des homosexuels par l'Eglise ou le refus d'ordonner les femmes. D'autres estiment que la visite assumée pour moitié par la Grande-Bretagne est trop coûteuse (24 millions d'euros). D'autres encore se montrent tout simplement indifférents (les catholiques représentent 9 % de la population du Royaume).
Pour couronner le tout, le pape débarque après qu'un cardinal allemand a commis une bourde sur la Grande-Bretagne… comparée à un pays du Tiers-Monde. Le Vatican a minimisé mercredi les déclarations de Walter Kasper, qui devait initialement accompagner le pape, affirmant que le prélat n'avait "aucune sorte d'intention négative ou de mépris pour le Royaume-Uni".
Mais le mal est fait. Signe de la défiance ou de l'indifférence des Britanniques, des milliers de tickets pour assister aux messes en plein air restent invendus et, selon la police, un tiers du parc de Glasgow où doit être célébrée une messe de béatification risque d'être vide. Le prix des tickets est mis en cause pour justifier cette participation plus faible, mais ne semble pas l'unique explication.
Source : lejdd.fr 16-09-2010
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