On ne saura peut-être jamais la vérité de l’histoire. A la mi-journée, ce jeudi 16 septembre, la presse ne parlait que de l’échange violent qui avait eu lieu entre Nicolas Sarkozy et le Président de la Commission José Manuel Barosso. Mais à l'issue du sommet de Bruxelles, quelques heures plus tard, Nicolas Sarkozy a donné une conférence de presse durant laquelle il a assuré que les Vingt-Sept partageaient son indignation après la comparaison entre sa politique envers les Roms et ce qui s'est passé pendant la Seconde Guerre mondiale par la commissaire européenne Viviane Reding. Niant toute discrimination et toute mésentente au sein de l'UE, le président a promis de continuer les expulsions de camps illégaux. Le Président français a-t-il réussi à convaincre tous ses partenaires ou a-t-il simplement voulu minimiser une affaire qui prenait une ampleur inquiétante ?
Outré, Nicolas Sarkozy. Interpellé par l'Europe sur sa politique vis-à-vis des Roms, le chef de l'Etat s'est expliqué jeudi lors d'une conférence de presse donnée à l'issue d'une réunion des Vingt-Sept à Bruxelles. Une conférence durant laquelle le président français s'est posé en homme blessé par la comparaison entre sa politique et les évènements de la Seconde Guerre mondiale, notamment formulée par la commissaire européenne à la Justice Viviane Reding , envers qui il a eu des mots très durs. "Les mots dégoutants, honte, l'évocation des juifs (..) c'est quelque chose qui nous a profondément choqué" a-t-il déclaré.
Selon Nicolas Sarkozy, l'ensemble des dirigeants européens partagent son sentiment et le soutiendraient donc dans la tempête. "L'Europe unanime condamne ces propos outranciers"a-t-il assuré. En particulier, le chef de l'Etat a annoncé que le président de la Commission européenne, José Manuel Barrosso, s'était "désolidarisé de la violence des propos"de Viviane Reding. Alors que plusieurs sources diplomatiques évoquent une violente dispute entre les deux hommes et une colère du président français, Nicolas Sarkozy a promis "qu'il s'était tenu éloigné de tout propos excessif".
Pour Nicolas Sarkozy, tout va donc pour le mieux, la France n'est pas isolée et la polémique sur les Roms n'a pas lieu d'être. Certes, il a bien reconnu que la circulaire du 5 août -un texte qui appelait au démantèlement systématique de camps de Roms- "pouvait être mal interprétée". Mais le président a laissé entendre que le premier cercle du gouvernement n'était pas en cause, ce qui reste à vérifier, rappelant aussi que le texte avait été remplacé dès sa sortie dans la presse.
"La France agit dans le respect du droit"
Hormis cette circulaire, seule erreur reconnue, Nicolas Sarkozy estime qu'il "agit dans le strict respect du droit européen", alors que la Commission envisage d'ouvrir une procédure d'infraction contre la France. Rappelant que les démantèlements de camps visaient plus de citoyens Français que de Roumains, le président a estimé que les Roms "ne faisaient l'objet d'aucune forme de discrimination ou de ciblage". Pour lui, la liberté de circulation n'est pas entamée. Les camps sont évacués car ils occupent des terrains illégaux et parce que "nous refusons l'installation de bidonvilles dégradant pour ceux qui y vivent et pour les riverains".
Inflexible, le président a donc annoncé à plusieurs reprises que les démantèlements de camps se poursuivraient. Comme la Roumanie l'a demandé, Nicolas Sarkozy a toutefois reconnu que la question méritait d'être portée au niveau européen. "La Commission dispose de crédits pour cela, nous attendons avec impatience ses propositions… sur ce sujet comme sur d'autres d'ailleurs ", a ajouté le président, malgré lui mordant et incisif envers l'institution qui lui tape sur les doigts. Preuve que les différends ne sont pas complètement enterrés entre la France et les Vingt-Sept.
Source : lejdd.fr 16-09-2010
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