Le Président de l’Autorité Palestinienne est en voyage officiel à Paris pour deux jours. Ce lundi 27 septembre il était à l’Elysée. A l'issue du déjeuner avec Mahmoud Abbas, Nicolas Sarkozy a estimé que la "méthode suivie jusqu'à présent" dans le processus de paix au Proche-Orient "ne semble plus produire les résultats escomptés". Le président français s'est prononcé en faveur d'une participation directe de l'Union européenne au processus politique. Un message adressé aux Etats-Unis, qui mènent les négociations de paix. La constatation du Président français est une évidence : cela n’avance pas vite entre Palestiniens et Israéliens, c’est le moins que l’on puisse dire. Ajouter l’Union Européenne dans les discussions fera-t-il progresser le dossier plus vite ? En tous cas Barack Obama n’appréciera surement pas beaucoup qu’on lui fasse la leçon depuis Paris !..
"Depuis la conférence d'Annapolis il y a trois ans, le processus de paix [au Proche-Orient] n'a connu aucun développement significatif (…) Dix ans après Camp David, nous n'avons pas progressé et nous avons peut-être même reculé." Aux côtés de Mahmoud Abbas lundi à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a appelé à tirer les leçons de ce constat d'échec, alors que le refus israélien de prolonger le moratoire sur les colonisations juives en Cisjordanie met un coup d'arrêt aux pourparlers relancés début septembre à Washington. "Cela pose la question de la méthode suivie jusqu'à présent, qui ne semble pas produire les résultats escomptés", a-t-il estimé. Regrettant l'alternance dans ce dossier entre "phases de blocage et tentatives de reprise" du dialogue, le président français a appelé à ce que l'Union européenne et l'Union pour la Méditerranée (UPM) soient davantage associées "à la recherche d'une solution". Nicolas Sarkozy a en effet jugé qu'il n'était pas "viable" pour l'Europe d'être le premier donateur pour les Territoires "tout en étant à côté du processus politique".
Des mots qui sonnent comme une critique adressée aux Etats-Unis, qui mènent depuis de nombreuses années les négociations de paix dans ce dossier. Nicolas Sarkozy s'en est toutefois défendu. "Il ne s'agit nullement de critiquer quoi que ce soit. Je veux d'ailleurs rendre hommage au président Obama et aux efforts faits pour relancer le processus de paix", a-t-il ainsi déclaré. Et d'insister: "Rien ne sera obtenu sans un engagement fort des Américains." "Mais doit-il être exclusif?", s'est-il interrogé, avant de donner sa réponse: "Si un engagement exclusif était suffisant, cela se saurait. Entre un rôle irremplaçable et un rôle exclusif, il y a une différence de nature." Le président de la République a d'ailleurs estimé que le processus engagé à Washington serait "renforcé si les autres acteurs le garantissent", citant, outre l'UE et l'UPM, le Quartette pour le Proche-Orient (Russie, ONU, Etats-Unis, UE). "Qu'est-ce qu'on risque? Simplement que ça réussisse", a-t-il ajouté.
"La colonisation doit cesser"
Au côté du président de l'Autorité palestinienne, le chef de l'Etat a donc appelé à la mise en place d'un "mécanisme d'accompagnement" des négociations, promettant des propositions concrètes d'ici peu. Le sujet sera notamment abordé lors du sommet de l'UPM prévu fin novembre, a-t-il précisé. D'ici là, Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, se rencontreront à Paris en présence du président égyptien Hosni Moubarak "avant la fin du mois d'octobre", a-t-il annoncé. Sur la photo, il faudra donc désormais compter avec Nicolas Sarkozy.
Sur le fond du dossier, le président français a de nouveau pris position contre la reprise de la colonisation en Cisjordanie. "Je regrette que les appels unanimes afin de prolonger le moratoire n'aient pas été entendus. Ce gel, il fallait le maintenir pour donner toutes ses chances à la négociation. La colonisation doit cesser", a-t-il déclaré. A ses côtés, Mahmoud Abbas a confirmé que l'Autorité palestinienne ne se prononcerait pas sur la poursuite du processus de paix avant le 4 octobre. D'ici là, le dirigeant palestinien doit notamment rencontrer le Comité de suivi des pays arabes.
"D'ici là, la France appelle chacun à faire preuve de responsabilité et de s'abstenir de tout geste qui limite les chances de maintenir le processus de négociation", a commenté Nicolas Sarkozy, estimant d'ailleurs que les déclarations de Benjamin Netanyahou allaient "dans le bon sens". Après l'expiration du moratoire dimanche à minuit, le dirigeant israélien avait lancé un appel aux colons, leur demandant de faire "montre de retenue et de responsabilité". "Mais cela ne suffit pas", a estimé le président français. Il a toutefois dit "comprendre les problèmes du Premier ministre et de sa coalition" - la plupart des partis qui composent le cabinet israélien étant favorables à la poursuite de la colonisation -, précisant qu'il s'entretiendrait dès lundi soir au téléphone avec Benjamin Netanyahou.
Source : lejdd.fr 27-09-2010
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