Hier soir, alors que les manifestations se dispersaient, on croyait deviner un peu de lassitude chez certaines organisations syndicales qui auraient préféré une grève plus dure et plus longue. La décision prise ce matin peut donc surprendre. Les huit organisations syndicales du public et du privé (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, FSU, Solidaires), réunies ce vendredi matin 24 septembre au siège de la CGT à Montreuil, ont décidé, pour faire suite à la mobilisation anti-retraites de jeudi, d'organiser deux nouvelles journées de rassemblements.
La première consistera en manifestations dans toute la France le samedi 2 octobre, pour permettre à tous les salariés, du public comme du privé, d'y participer. La seconde sera une «nouvelle journée massive» de grève et des manifestations, le mardi 12 octobre.
Signe que l'intersyndicale se divise sur la stratégie à adopter désormais ? Synthèse des idées ? Ou preuve qu'ils ne croient plus pouvoir faire pression qu'à la marge sur le projet gouvernemental, qui sera examiné au Sénat début octobre ?
Le «non» ferme et tranquille de Fillon
François Fillon a en tout cas balayé les «anti» en opposant un «non ferme et tranquille» aux manifestants et grévistes qui se sont exprimés jeudi pour le retrait pur et simple du projet de réforme sur les retraites - près de 3 millions selon les syndicats, moins d'un million pour le ministère de l'Intérieur -. «Il faut répondre calmement à la rue parce que gouverner c'est écouter chacun, gouverner c'est respecter chacun, mais gouverner la France c'est aussi parfois savoir dire non», a déclaré le Premier ministre devant des parlementaires et des membres de son gouvernement.
«Non, avec le président de la République nous ne retirerons pas ce projet de réforme parce qu'il est nécessaire et raisonnable», a-t-il enchaîné, reconnaissant, comme pour calmer la rue, que la réforme était imparfaite. Mais, a-t-il aussi rétorqué sous les applaudissements, «nous ne renoncerons pas à l'augmentation de la durée d'activité, parce que si par malheur nous le faisions, alors nos régimes de retraites s'écrouleraient sous le poids des déficits».
«Dans ce non ferme et tranquille il n'y a aucun orgueil car je refuse de considérer les manifestants comme des adversaires. Il n'y a aucun mépris car aucun Français n'est coupable d'avoir des convictions», a-t-il affirmé.
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