Lors d'une conférence de presse lundi matin, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre indien, Manmohan Singh, ont annoncé la signature de deux contrats pour qu'Areva fournisse des réacteurs EPR à l'Inde. C’est la plus grosse affaire traitée à l’occasion de la visite du président français en Inde. C’est surtout l’entrée de la France aux côtés de l’Inde pour ce qui concerne le nucléaire civil; un marché qui, on l’a vu récemment encore, est convoité par de nombreux pays..
A l'issue d'un long week-end de négociations, les efforts de Nicolas Sarkozy ont porté leurs fruits. Lors d'une conférence de presse commune, lundi matin, Nicolas Sarkozy et le chef de l'exécutif indien, le Premier ministre Manmohan Singh, ont annoncé la signature de deux contrats liés au nucléaire: un accord-cadre et un accord de travaux préliminaires, dont l'objectif commun est la fourniture de deux réacteurs de type EPR à l'Inde. L'ensemble est estimé à sept milliards d'euros. Un peu plus tôt dans la matinée, la présidence française s'était déjà félicitée qu'Areva devienne " un partenaire essentiel de l’énergie nucléaire indienne ".
Ce projet nucléaire, porté par Anne Lauvergeon, président du directoire d'Areva, s'inscrit dans un protocole d'accord conclu début 2009 et qui prévoyait que le groupe français fournisse à l'Indien NPCIL au moins deux réacteurs de type EPR. A moyen-terme, quatre autres EPR pourraient être commandés. Pour Nicolas Sarkozy, la collaboration de la France avec l'Inde dans le nucléaire n'a "pas de limites".Il a également précisé qu'il appuierait la candidature de New Delhi aux instances multilatérales de lutte contre la prolifération.
Des contrats estimés à 15 milliards d'euros
Ce double accord doit encore faire l'objet de négociations sur sa mise en application. Dans cette optique, une nouvelle loi indienne, qui ouvre la possibilité de dédommagements par les fournisseurs d’équipements en cas d’accident dans une centrale nucléaire, pourrait bien venir compliquer la situation. Autrement dit, si jamais un des EPR fournis pose problème, l'Inde pourra se retourner contre Areva. Le pays reste traumatisé par la catastrophe de Bhopal en 1984 qui avait fait plusieurs milliers de morts.
Comme Barack Obama début novembre, Nicolas Sarkozy a appelé l’Inde à ne pas aller plus loin que les dispositions internationales qui prévalent en la matière. "Malgré beaucoup de déclarations polies côté français, [cette loi] commence à devenir un obstacle",a jugé le Sunday Times of India. Lundi matin, le chef d'Etat français se voulait toutefois optimiste quant à une application indulgente du texte de loi.
Par ailleurs, un autre contrat pour la modernisation des 51 Mirage 2000 de l'armée de l'air indienne par le groupe français Thales a également été conclu, alors que celui sur la fabrication d'un missile sol-air à courte portée par MBDA (groupe EADS), avec un partenaire indien, devrait être entériné "dans les jours qui viennent pour certains".Au total, l'Elysée a estimé à 15 milliards d'euros le montant total des accords conclus ou en voie de signature. Quittant lundi le sol indien, Nicolas Sarkozy peut don donc se targuer d'avoir rempli le volet économique de sa mission.
Source : lejdd.fr 06-12-2010
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