Après un silence de plusieurs semaines, Jean-Louis Borloo a repris "sa liberté de pensée et de parole", selon les termes qu'il a utilisés jeudi 9 décembre au soir lors d'un grand dîner républicain où avaient été invités quelques huit cent personnes. Reste à savoir si son indépendance se traduira par une candidature indépendante en 2012.
"J'ai retrouvé mon indépendance, ma liberté de pensée et de parole, je les utiliserai pleinement". Le message est clair. Moins d'un mois après son départ du gouvernement, Jean-Louis Borloo s'est livré jeudi soir à une démonstration d'influence en réunissant plus de 800 personnes, issues du monde politique comme de la société civile. Une tradition pour le Parti radical, qui célèbre chaque année la loi sur la laïcité. Pour l'occasion, l'ancien membre du gouvernement a réuni autour de lui un large spectre politique, de Xavier Bertrand et Patrick Ollier à Rama Yade ou Fadela Amara, en passant par Jean-Pierre Chevènement et Malek Boutih. Le socialiste Arnaud Montebourg, qui vient de se lancer dans la course aux primaires socialistes, a pour sa part préféré décliner l'invitation.
Si ce grand dîner n'avait officiellement pas une vocation politique, il sonnait en tout cas comme un nouveau départ pour le grand perdant du remaniement, qui dit vouloir "rassembler, sur des projets, tous les républicains, tous les progressistes, tous ceux qui croient que nous sommes capables de changer". Et Jean-Louis Borloo n'a pas manqué de mettre en avant son bilan, tant comme maire de Valenciennes que ministre de la Cohésion sociale puis de l'Ecologie qui a mené à bien le Grenelle de l'Environnement. Et de qualifier les conservateurs de droite comme de gauche de "viscéralement pessimistes et fatalistes" et qui "ont l'air raisonnable, ont l'air sérieux, sont parfaits et bien coiffés", alors que son style était souvent considéré comme trop négligé, en comparaison au look rigoureux de François Fillon, son ancien rival pour Matignon.
"Le convaincre de rester à l'UMP"
Derrière ces quelques phrases lancées durant un discours de près d'une demi heure, se cache surtout la question d'une candidature du centre-droit à la présidentielle de 2012. Une hypothèse que la majorité ne veut pas envisager. "Il faut faire le maximum pour essayer de le convaincre de rester à l'UMP", a lancé jeudi soir Xavier Bertrand. Même constat pour le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier, qui déclarait que l'objectif était que la "majorité unie aille au combat derrière Nicolas Sarkozy à la prochaine présidentielle".
Mais rien n'empêche Jean-Louis Borloo de prendre ses distances avec l'UMP. Le Parti radical doit réunir un congrès en janvier pour décider s'il prend son autonomie totale vis-à-vis du parti majoritaire, auquel il était associé. C'est en tout cas une condition indispensable pour le Nouveau centre, qui envisage un rapprochement au sein d'une "confédération centriste". Jean-Louis Borloo, qui doit retrouver la semaine prochaine son siège à l'Assemblée nationale, a déjà fait savoir qu'il entendait quitter la vice-présidence de l'UMP.
Source : lejdd.fr 10-12-2010
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