Après des mois de discussions et de palabres, le PS a tranché sur l'épineuse question du calendrier de ses élections internes. Les inscriptions seront closes le 13 juillet, et la campagne durera trois mois, avant un vote les 9 et 16 octobre. Un compromis voté par le bureau national (à l'unanimité moins dix abstentions). Une décision qui semble mécontenter tout le monde ou presque : seule Martine Aubry paraissait assez satisfaite d’avoir enfin tranché cette question. C'est en tous cas Nicolas Sarkozy qui doit se réjouir le plus de ce calendrier que seuls les socialistes ne trouvent pas ridicule.
La première secrétaire avait beau évoquer, mardi 11 janvier au soir, une réunion "assez formidable" avec la plupart des ténors du parti, et Benoît Hamon vanter un PS désormais "en ordre de bataille", il n'a pas fallu longtemps aux différents camps pour faire part de leurs griefs. Premiers déçus : les amis de Dominique Strauss-Kahn, qui souhaitent reculer au maximum les dates d'inscription à ces primaires pour laisser le plus de temps possible à leur mentor fort occupé à New-York par le FMI et dans l'impossibilité de démissionner alors que la crise économique n'en finit pas. Eux souhaitaient que les inscriptions courent jusqu'en septembre.
A l'inverse, les camps Royal, Hollande ou Valls plaidaient, pour des raisons diverses, pour des primaires le plus tôt possible. La direction du PS a donc coupé la poire en deux en étendant les inscriptions jusqu'à la mi-juillet. Insuffisant pour les strauss-kahniens, dont certains se sont abstenus, comme Jean-Christophe Cambadélis.
"J'aurai préféré autre chose car on sait maintenant que la campagne des primaires va être très longue, avec les risques que cela comporte", regrette Pierre Moscovici dans une interview au JDD.fr. Même sentiment chez Jean-Marie Le Guen, autre proche de "DSK" : sur Le Post.fr, il estime que le PS "se tire une balle dans le pied" et dénonce la "gestion assez confuse" de Martine Aubry dans l'affaire.
Une équipe chargée d’organiser les primaires
Ce calendrier n'a pas semblé davantage convaincre les partisans de primaires rapides. C'est le cas de François Hollande, dont les proches se sont eux aussi abstenus lors du vote, et craignent maintenant une inflation des polémiques du type de celle lancée par Manuel Valls sur les 35 heures.
Ségolène Royal et ses partisans ont eux voté en faveur du calendrier et assurent officiellement qu'ils s'en contenteront, mais ils ne sont pas ravis non plus. Le camp de la candidate de 2007 estime, pour l'avoir déjà vécu, qu'entrer en campagne aussi tardivement présente des risques. Mais elle se contentera des dates proposées, elle n'avait guère le choix !...
Reste maintenant à mettre en place l'organisation de ces élections. Un défi et une première. Le PS espère jusqu'à trois millions de votants. Il lui faut donc trouver les lieux de vote dans toute la France (plus d'un millier..), mais aussi préciser qui pourra voter ou non (mineurs membres du PS, étrangers...) ou encore comment garantir l'absence de fraude. Il ne s’agit pas de renouveler les polémiques du dernier vote des militants !..
Selon Le Point.fr, Martine Aubry aurait déjà mis en place une équipe composée, autour d'elle, de son bras droit François Lamy, du strauss-kahnien Christophe Borgel, secrétaire national aux élections, et de la fabiusienne Pascale Boistard. Egalement associé, Vincent Peillon sera chargé de veiller sur la tenue idéologique des débats.
Source : LeMonde.fr 12-01-2011
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