Une élection qui n’avait pas l’air de passionner les Français. Cela s’est confirmé dimanche 20 mars au soir : le premier tour des cantonales a été marqué par un taux d’abstention record de 55,6 %. Autre fait marquant : une forte poussée du FN, qui affrontera seul le PS dans plus de 200 cantons au second tour. L'UMP a subi un recul sévère.
Une forte poussée du FN à peu près partout, un FN qui talonne l'UMP, grand perdant, et une progression de la gauche, sur fond d'abstention record. Voilà pour ce premier tour des cantonales, dernier rendez-vous électoral avant les élections présidentielles.
Le score élevé du FN se traduit dans sa présence au second tour: il y aura 394 duels, en majorité face au PS (204), mais aussi face à l'UMP (89), au PCF (37) ou d'autres candidats, de gauche ou de droite. Il y aura également 5 triangulaires UMP-PS-FN.
Le parti de Marine Le Pen, arrivé en tête dans 39 cantons, s'est qualifié dans le quart des cantons encore à pourvoir dimanche prochain. Dans le propre fief du patron de l'UMP, Jean-François Copé, le parti présidentiel est devancé par le FN.
Les résultats nationaux
Les résultats globaux au niveau de l’ensemble des cantons renouvelables sont les suivants :
PARTI SOCIALISTE 25,04 %
UMP 17,07 %
FRONT NATIONAL 15,18 %
FRONT DE GAUCHE 9 %
EUROPE ECOLOGIE LES VERTS 8,28 %
Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a crédité la "majorité présidentielle" de 32,5%, via une addition de voix à droite qui a indigné FN et PS.
Les commentaires des leaders politiques
Marine Le Pen a salué un succès "historique" pour son parti, presque au coude-à-coude avec l'UMP, étiquette à laquelle de nombreux candidats de la majorité ont préféré celle de divers droite en raison de l'impopularité de Nicolas Sarkozy. Ce sondage grandeur nature confirme bien les tendances qui avaient été données dans divers sondages publiées par la presse et qui avaient fait hurler tant au PS qu’à l’UMP !...
Le FN, qui n'avait aucun conseiller général, est amené à remplacer l'UMP dans le paysage politique, a prédit le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot.
« Nous laissons nos électeurs libres de leur choix » quand l'UMP est absente au second tour, a lancé Jean-François Copé, refusant le vote FN comme le front républicain. Une prise de position dénoncée par la gauche, qui y voit "une ambiguïté coupable", comme David Assouline (PS). Même tonalité du côté du MoDem: "La position de l'UMP est irresponsable, il faut voter pour le candidat qui est contre le FN", a déclaré son porte-parole Yann Wehrling. Dans la majorité aussi, la position officielle de l'UMP fait tiquer et promet d'âpres débats. Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, a ainsi appelé à "faire barrage au FN". La ministre Valérie Pécresse a affirmé que "personnellement", en cas de duel avec le FN, elle voterait pour la gauche.
La numéro un du PS Martine Aubry a accusé de nouveau le président Sarkozy d'"abîmer la République" et d'être "pour beaucoup dans le score du Front national". A l'issue d'une réunion avec Cécile Duflot (EELV) et Pierre Laurent (PCF), les trois leaders ont appelé ensemble au rassemblement.
Cécile Duflot a aussi appelé à "faire barrage au FN" partout où il sera présent. "L'UMP s'est pris une raclée et le FN lui a fait les poches", a ironisé Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche).
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