Après 26 ans à l'Assemblée nationale, François Bayrou va devoir quitter son siège dans l'hémicycle. Il aura, dans cette Assemblée, souvent fait entendre sa voix claivoyante, parfois dissonnante d’autrefois encore assez inaudible. Il a été battu dimanche au second tour des législatives sur sa terre natale. La conclusion logique d'une bataille qui lui était difficile d'emporter face à la socialiste Nathalie Chabanne, élue, et l'UMP Éric Saubatte.
En cinq ans, François Bayrou est passé de l'apogée, et les 18,57% de suffrages exprimés à son égard à l'élection présidentielle de 2007, au désaveu. Dimanche soir, il n'a en effet pas gagné sa bataille, celle qui semblait être la dernière, pour conserver son siège de député de la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Dans une triangulaire, le maintenant en tenailles entre l'UMP et le PS, François Bayrou n'a obtenu que 30,17% des suffrages exprimés, arrivant second derrière la socialiste Nathalie Chabanne, élue députée avec 42,78% des voix. Le troisième participant de ce second tour, l'UMP Eric Saubatte, arrive en troisième position (27,04%).
La conclusion de son vote pour François Hollande
La conclusion d'une campagne épique. Après l'échec du candidat du MoDem à la présidentielle (9,13% des suffrages exprimés, arrivant après Jean-Luc Mélenchon et loin derrière Marine Le Pen), sa décision de voter pour François Hollande avant le second tour de l'Elysée l'avait condamné à une campagne législative difficile. L'élu centriste souhaitait un geste de la gauche alors que la droite avait juré sa perte. Aucun des deux camps, dont il a tellement dénoncé l'action au pouvoir pendant deux ans, n'a voulu l'épargner. Les résultats du premier tour auront été comme un coup de grâce : une triangulaire avec Nathalie Chabanne en pointe (34,9% des suffrages exprimés), François Bayrou et Eric Saubatte à quasi-égalité (respectivement 23,63% et 21,72%). En 2007, le candidat UMP s'était retiré au nom de l'appartenance passée du centriste à la droite. En 2012, Eric Saubatte s'est refusé à ce geste.
"En quoi est-ce grave de perdre?"
Fin mai, François Bayrou, interrogé par le JDD, se déclarait effaré qu’il puisse être "battu par une étiquette", les candidats face à lui n'ayant "aucune notoriété". Le bilan est lourd tant la chute est rude pour le patron du MoDem. Après 26 ans passés à l'Assemblée nationale, une expérience marquante au ministère de l'Education nationale et une place de "troisième homme" dans la course à l'Elysée de 2007, François Bayrou perd plus qu'un simple mandat. Celui qui a longtemps représenté le Béarn sur la scène nationale ne pourra plus bénéficier d'une tribune, qui lui a été essentielle pendant ces années de traversée du désert, après 2002 puis entre 2008 et 2011.
"En quoi est-ce grave de perdre?", confiait toutefois François Bayrou au JDD. Le patron du MoDem est déjà tourné vers l'avenir. Politique d'abord, avec la reconstruction d'un espace centriste – ambition partagée par autant de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin ou autre Jean-Christophe Lagarde. Mais aussi personnel, l'homme politique voulant se consacrer à l'écriture.
Source : leJDD.fr 17-06-2012
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