Le ministre de la Défense le dit à qui veut bien l'entendre : prépare un projet centiste... pour 2012?
Puisque "l’union de la droite ne suffit pas pour gagner", déclare- t-il, c’est un « rendez-vous à ne pas manquer ». Il emploie d’ailleurs de plus en plus le "je" pour en parler. Le rendez-vous? L’élection présidentielle de 2012, où Hervé Morin, ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy et patron du Nouveau Centre, se voit incarner un candidat de centre-droit et occuper l’espace laissé vacant après l’échec du MoDem. Le conseil national du parti, qui se tient aujourd’hui à Paris, planchera d’ailleurs sur les "marqueurs" du projet dans cette optique. Le "contrat de législature" conclu avec Sarkozy en 2007 "ne nous lie plus" à partir de 2012, martèle Hervé Morin. "Le Nouveau Centre aura une carte à jouer dans la tectonique des plaques", prédit-il.
"A la différence de François (Bayrou), moi, je sais où je suis"
Les élus et cadres du parti, eux, se sentent plus que jamais confortés dans leur stratégie d’autonomie après la défaite de l’UMP. Ils sont prêts à "reconstruire pas à pas les fondations, les murs et la toiture" de la maison UDF. Prêts à porter une "ambition européenne", des "valeurs d’un humaniste refondé" qui, selon eux, n’existent plus. Ils ont même rallié à eux les formations centristes des sénateurs Nicolas About et Jean Arthuis, et deux élus UMP hier, Lynda Asmani et Eric Helard. Mais pas François Bayrou et Jean-Louis Borloo, deux vétérans de l’UDF. "A la différence de François, moi, je sais où je suis", raille Morin.
Il se déclare même prêt à quitter le gouvernement pour porter les couleurs du Nouveau Centre. "On ne peut pas être ministre de la Défense et faire une campagne présidentielle", reconnaît-il. Au gouvernement, justement, le message est mal passé auprès de Marc-Philippe Daubresse, centriste récemment promu ministre, pour qui le temps n’est pas à "susciter au sein de la majorité présidentielle de nouveaux candidats pour 2012". Lui entend mettre en place, avant cet été, des "états généraux" animés par des parlementaires centristes de l’UMP. L’objectif: présenter leur "contribution pour réussir la fin du quinquennat" et "promouvoir les valeurs humanistes qui inspireront le projet pour 2012". Mais pas celui d’Hervé Morin.
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