Le débat promis aux médecins généralistes par Nicolas Sarkozy après les élections régionales aura bien lieu. Mais en attendant de trouver des solutions pour sortir le monde médical de la crise, le chef de l'Etat s'est fendu d'un geste en sa direction : une hausse du tarif de la consultation, de 22 à 23 euros.
Les médecins ont finalement eu gain de cause. En déplacement vendredi 16 avril à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), Nicolas Sarkozy, accompagné de Roselyne Bachelot, sa ministre de la Santé, a annoncé que la consultation des généralistes allait passer de 22 à 23 euros d'ici le 1er janvier 2011.
C'était "une revendication légitime", a réagi la ministre de la Santé, qui s'était exprimée sur ce sujet avant même les annonces du chef de l'Etat. Sur RMC, elle avait ainsi expliqué plus tôt dans la matinée que le report de cette hausse n'avait qu'une explication: la crise économique: "Nous sommes dans des difficultés financières, une crise financière qui nous ont empêché de faire cela. Ce n'était absolument pas un mépris, ni un refus, c'était le fait que nous avions reporté ces mesures", a justifié la ministre. "Je suis en train de m'attacher à ce que cette revendication aboutisse le plus vite possible", a-t-elle précisé, en reconnaissant que "la rémunération à l'acte n'est plus suffisante". Elle a donc été entendue.
Dans un communiqué publié à l'issue de l'intervention de Nicolas Sarkozy, l'Elysée annonce ainsi que la hausse sera effective dès le 1er janvier 2011. Un geste qui ne restera pas sans suite. Le chef de l'Etat a ainsi annoncé le lancement d'une "grande consultation sur la médecine de proximité" afin d'apporter des réponses à la crise traversée par le monde de la santé. "Sur dix médecins qui arrivent aujourd'hui, un seul s'installe en libéral ce qui témoigne vraiment d'un problème structurel considérable", a déploré le président de la République, ajoutant que le nombre de généralistes libéraux était passé de 1.300 à 1.050 en dix ans dans un département comme la Seine-Saint-Denis. Elisabeth Hubert, médecin généraliste et éphémère ministre de la Santé d'Alain Juppé, est chargée de mener à bien cette mission. L'Élysée lui a assigné trois objectifs: "donner un nouvel élan au dialogue avec les médecins, permettre à tout le monde (syndicats, médecins de terrain, autres professions de santé, élus et patients) de s'exprimer et faire des propositions modifiant l'exercice libéral". La consultation durera jusqu'à fin septembre.
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