La croissance économique de la Chine s'accélère, à 11,9% au premier trimestre 2010. Une tendance qui, selon certains analystes, pourrait entraîner une politique monétaire plus restrictive.
Un taux de 10,7% au quatrième trimestre 2009 et de 11,9% au premier trimestre 2010. Pas de doute, la croissance chinoise est sur une pente ascendante. Ce chiffre, dévoilé jeudi 15 avril par le Bureau national des statistiques, est même supérieur aux estimations des économistes, qui anticipaient une croissance à 11,5%. Et la tendance pourrait se poursuivre: selon une enquête publiée par l'agence de presse Reuters mercredi, le PIB chinois pourrait en effet croître de 10% en 2010. La Chine deviendrait alors la deuxième économie mondiale, devant le Japon.
Ces chiffres pourraient inciter le gouvernement chinois à prendre des mesures monétaires restrictives. Objectif: éviter une surchauffe de l'économie et une poussée inflationniste. "Nous estimons que, sauf en cas de chute brutale de la demande extérieure, le gouvernement doit absolument resserrer sa politique monétaire de manière bien plus ferme qu'il ne l'a fait auparavant afin de prévenir tout risque de surchauffe", analysent ainsi Yu Son et Helen Qiao, économistes chez Goldman Sachs, dans une note retranscrite par l'agence de presse Reuters.
Pas d'appréciation du yuan en vue
Depuis le début de l'année, la banque centrale chinoise a déjà relevé deux fois le ratio de réserve des banques et drainé d'importantes liquidités du système bancaire. Mais contrairement à l'Inde ou à la Malaisie, Pékin n'a pas modifié ses taux d'intérêt. Et en dépit des pressions de Washington - réitérées lundi lors d'une rencontre entre le président chinois Hu Jintao et Barack Obama, organisée en marge du sommet international sur le nucléaire, la Chine n'envisage pas d'apprécier sa monnaie. Jeudi, le ministre du Commerce a d'ailleurs réaffirmé son opposition à une appréciation du yuan.
Mais selon certains économistes, l'attitude de Pékin pourrait changer dans les mois qui viennent. "Ce contexte ramène la question du yuan au coeur du débat et pourrait bien être l'objet d'une prochaine décision politique", estime ainsi Glenn Maguire, économiste à la Société générale, cité par l'agence de presse Reuters. Tous ne partagent pas cet avis, estimant que le gouvernement pourrait bien s'arrêter aux récentes mesures prises dans le secteur bancaire. En 2010, les banques doivent réduire leurs prêts de 20%. Autre élément à prendre en compte: l'inflation. Elle est pour l'heure modérée et en-dessous des prévisions des analystes. Dans ce contexte, la banque centrale chinoise pourrait donc décider de ne pas relever ses taux d'intérêt avant le mois de juin.
Source : lejdd.fr 15-04-2010
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