Dimanche 13 juin, l'équipe de France s'est rendue dans un township pour entrer en contact avec la population locale. Mais ce sont surtout les critiques d'Eric Abidal à l'encontre de Rama Yade qui ont marqué les esprits. Rien ne va plus entre la secrétaire d'Etat aux Sports et l'équipe de France.

"On n'y va pas dans le but de voir Rama Yade." Eric Abidal avait été très clair dimanche matin. Si l'équipe de France s'est rendue dans un township pour se plonger quelques minutes dans la réalité du pays, pas question pour eux de croiser la route de la secrétaire d'Etat aux Sports. Les critiques formulées par cette dernière concernant l'hôtel des Bleus en Afrique du sud -jugé trop luxueux- ne sont pas encore digérées.

"On en a déjà parlé entre nous, a poursuivi Eric Abidal. On a fait remonter des infos jusqu'à Rama Yade. De l'extérieur, il y a des choses qui viennent pourrir le groupe, on essaye d'en faire abstraction". Elle a beau répéter son soutien aux Bleus, expliquer que ses critiques ont été mal comprises, Rama Yade s'est mis à dos l'équipe de France. Présente en Afrique du sud ce dimanche, elle devait initialement participer à la visite organisée dans le township de Dam Se Bos, à Knysna. Mais à son arrivée, les Français avaient déjà regagné leurs pénates.

 Critiquée sportivement, l'équipe de France -que l'on dit déchirée par une bataille des égos- semble solidaire et unanime sur ce sujet. Interrogé sur l'équipe du Danemark, qui a visité un township la semaine dernière en compagnie d'autorités politiques de leur pays, Eric Abidal, porte-parole de la vindicte Bleue, a tenu à souligner que si "les Danois s'entendent peut-être très bien avec leurs autorités, nous ce n'est pas le cas". "Il faut prendre ça en considération", a-t-il conclu. Le message est passé et "elle l'a pris en compte, elle est assez intelligente pour ça".

"Quelque chose qui restera gravé dans nos mémoires"

Après ce ferme rappel à l'ordre, les Bleus ont profité trente minutes durant de la ferveur sud-africaine. Accueillis aux sons des (énervants) vuvuzelas par près de 500 habitants, les Français ont signé des autographes -avec le sourire- et distribué des jeux de maillots de l'équipe de France à deux équipes de jeunes du quartier. Mention spéciale pour Henry, Malouda, Ribéry et Evra, les joueurs les plus acclamés. Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération française de football (FFF), était lui aussi présent et a pu fouler le terrain qu'il va financer. La FFF s'est en effet engagée à rénover celui du quartier, avec le versement d'une somme initiale de 100.000 euros. "C'est une belle initiative, a déclaré le milieu de terrain Florent Malouda. Le plus important, c'est quand on va repartir et ce qui va se passer après. Je remercie la Fédération d'avoir contribué à l'amélioration de leurs installations et d'apporter de l'espoir à la jeunesse. C'est quelque chose qui restera gravé dans nos mémoires et dans les leurs."

Après cette rencontre furtive mais intense en émotion, les joueurs ont donc regagné leur hôtel, et laissé la place à Rama Yade, arrivée une heure plus tard. Pas certain qu'elle les rejoigne le soir… Roselyne Bachelot, elle, dormira bien dans l'hôtel des Bleus après France-Mexique, jeudi prochain, "ce qui ne coûtera pas un sou au contribuable puisque cet établissement est mis à la disposition des Bleus et payé par la Fifa, a-t-elle rappelé dans un entretien au JDD . Si je n’y logeais pas, je devrais prendre une chambre ailleurs, aux frais du contribuable. Ce serait stupide!" Rama Yade appréciera.

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