D'Olivier Besancenot à Cécile Duflot, plusieurs leaders ont affiché leur unité sur le dossier qui fâche.
Une "victoire" sur les retraites qui, ils l’espèrent, pourrait en préfigurer d’autres. Jeudi 6 mai au soir, les leaders de la gauche ont affiché leur unité à La Bellevilloise, à Paris, cadre bobo branché d’un premier meeting visant à consolider un front commun sur cet épineux dossier. "Si on est d’accord pour demander la retraite à 60 ans, pourquoi ne pas le dire ensemble?" s’interroge, faussement naïf, Olivier Besancenot, avant de prendre place sur l’estrade entre dirigeants politiques, syndicaux et associatifs, tendance plutôt gauche de la gauche, de Pierre Laurent (PCF) à Cécile Duflot (Verts) en passant par les représentants d’Attac et de la Fondation Copernic, à l’origine de la rencontre et d’un appel au dialogue signé par 50.000 personnes.
Pendant la soirée, le leader du NPA sera cependant le seul à marteler devant une salle comble cette exigence du départ à 60 ans. Car si le principe semble plutôt partagé, dans l’absolu rien n’est tranché au sein d’Europe Ecologie et du Parti socialiste. Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit, en pleines tractations sur le futur du mouvement, n’ont pas trouvé de position commune et Olivier Besancenot a profité de la soirée pour reprocher au PS sa reculade sur l’âge de départ à la retraite, offrant ainsi sur un plateau d’argent l’image d’une gauche désunie.
Lancer une grande consultation populaire
La présence des deux grands vainqueurs des régionales, encombrants alliés dans cet attelage ancré plutôt très à gauche, est cependant nécessaire. Alors, les participants font référence aux riches heures des alliances de gauche contre les projets du CPE ou de la réforme de La Poste plutôt qu’aux querelles du passé. A l’image des autres participants, Razzy Hammadi, secrétaire national du PS en charge des services publics, met l’accent sur cette gauche "en capacité de se rassembler, de se mettre en mouvement pour résister et, demain, je l’espère aussi, de proposer".
Proposer quoi ? On ne sait pas vraiment – même si tous parlent d’une "meilleure répartition de richesses" "détournées" au profit des "responsables de la crise" voulant mettre à bas le système par répartition –, puisque le meeting vise aussi à lancer une grande consultation populaire, dont la prochaine étape est prévue le 7 juin à Marseille. Une consultation qui s’oppose, évidemment, à celle proposée par Eric Woerth, coupable de défendre des "solutions préfabriquées" aux arguments comptables falsifiés, dénoncées par Cécile Duflot, reçue l’après-midi même par le ministre du Travail. Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) avance, lui, l’idée d’une "votation citoyenne", un référendum d’initiative populaire, qui a cependant peu de chances de voir le jour d’ici à la discussion du projet de loi, début septembre.
Car le calendrier est serré. La solution est donc pour l’instant de débattre mais surtout de résister, pour renverser la "peur" que chercherait à instiller le gouvernement en s’appuyant sur l’exemple d’une Grèce au bord de la faillite. L’intersyndicale ayant décidé peu avant le meeting d’un grand rassemblement le 27 mai, on insiste pour une mobilisation commune dont l’apogée pourrait avoir lieu début juin, après un 1er-Mai décevant. Olivier Besancenot veut voir dans la soirée les prémices d’un engagement, d’un pacte, voire d’un nouveau "Front populaire". Un front qu’il va cependant falloir faire vivre en dépit des obligations et des prétentions des uns et des autres. Alors que les lumières se rallument dans la salle de La Bellevilloise, Duflot, Mélenchon et Hammadi ont déserté depuis longtemps.
Source : lejdd.fr 08-05-2010
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