La volte-face du Sénat provoque la colère et l'indignation de l'opposition. Après avoir retiré mercredi 2 juin le Défenseur des enfants du périmètre du future défenseur des droits, la Haute Assemblée a finalement voté jeudi 3 juin en faveur de sa réintégration. Une décision qui fait suite à une demande de l'exécutif. Quelques réactions.
Dominique Versini, (photo) Défenseure des enfants sur France Info:
"Il y a eu hier un déni de démocratie. Nous sommes totalement réduits à l'impuissance, il faut que les citoyens le sachent (…) Le gouvernement n'a pas accepté qu'il y ait un Défenseur des enfants comme si, en France, c'était tellement dangereux de défendre les droits des enfants. Parce que nous avons défendu les droits des enfants qui sont en prison, les droits des enfants qui font l'objet d'une justice des mineurs qui est de plus en plus restrictive, parce que nous défendons les droits des enfants étrangers qui sont mis dans des centres de rétention, alors le Défenseur des enfants en France n'a plus le droit à la parole".
Robert Badinter, ancien ministre socialiste de la Justice:
"Celui qui est le véritable vaincu et c'est ce qui me chagrine tant, c'est la défense des intérêts des enfants. Elle est une exigence première."
Ségolène Royal, présidente PS de la région Poitou-Charentes:
"Un tel recul n’est pas digne d’un pays comme le nôtre qui a suscité, par son exemple, la mise en place de défenseurs des enfants dans de nombreux pays. La lutte contre toutes les violences et contre les abus sexuels commis sur les enfants doit rester un combat et une grande cause nationale. Des crimes sexuels odieux sont commis contre l’Enfance et rien ne saurait donc justifier un tel recul."
Pierre Moscovici, député PS, sur France Info:
"Derrière tout ça il y a une volonté bizarre de museler des autorités qui défendent les droits (…) et quand des parlementaires de droite émettent des doutes et défendre les droits, les faire taire, c'est vraiment une méthode un peu minable."
Jean-Pierre Bel, sénateur PS:
"C'est "une manière de bafouer notre assemblée qui a délibéré longuement sur cette question, le Sénat s'est prononcé en connaissance de cause. Pourquoi ne pouvez-vous pas accepter que le Parlement ait une position différente du gouvernement par rapport aux enfants?"
Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF:
"Ce volte-face des sénateurs UMP, sous la pression directe de l'Elysée, déshonore ses promoteurs. La mise sous tutelle du défenseur des enfants est un recul inadmissible de leur droit. (…) Je participerai à toutes les initiatives qui permettront de stopper ce projet. L'indépendance du Défenseur des enfants doit être garantie."
Alima Boumediene-Thiery, sénatrice Verte:
"Je ne comprends pas pourquoi on veut mettre le Parlement à genoux devant le monarque".
Source : lejdd.fr 05-06-2010
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