Ce samedi 3 juillet était un jour important pour le PS et pour tous ses militants. Les socialistes ont entériné, à la quasi-unanimité, la rénovation du parti avec primaires et non-cumul des mandats, une "révolution démocratique" que Martine Aubry s'est attachée à opposer à une "démocratie et une République abîmées" par "trois ans de sarkozysme".
"Avec une démocratie et une République abîmées, on a bien besoin d'une rénovation !", a lancé la première secrétaire, en pleine affaire Woerth/Bettencourt. "On est très, très loin de cette République irréprochable vantée par le candidat Nicolas Sarkozy en 2007 !", a insisté le maire de Lille devant quelque 500 militants et délégués, lors de la convention du parti réunie au Carrousel du Louvre, à Paris, sous la pyramide de verre voulue par François Mitterrand.
"Il est nécessaire de réparer la France"
Tout au long de son discours, l'épithète "abîmée" , tant pour la démocratie que pour la France, est revenue en leitmotiv. Mme Aubry a sonné la charge contre le chef de l'Etat, les ministres "qui ont oublié les exigences et les devoirs d'exemplarité qui vont avec leur charge", l'UMP qui "abîme la démocratie". Face à ce bilan de "trois ans de sarkozysme", le PS se propose de "reconstruire" la démocratie, de "réparer" la France. La patronne du PS a globalement fustigé le "régime des excès et des confusions des rôles".
Des propos qui, bien évidemment, ont été aussitôt dénoncés par l'UMP. Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, lui a en effet répondu que "son anti-sarkozysme aigu et ses violentes attaques infondées envers le président de la République ne feront jamais un programme politique".
Un vote à la quasi-unanimité
Le texte a été massivement approuvé par les délégués présents : 146 pour, 4 abstentions et 3 voix contre. Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann (aile gauche du PS) ont finalement voté la rénovation, deux de leurs amendements ayant été intégrés (contacts avec les partenaires de gauche pour des primaires ouvertes).
Le PS clôt ainsi la deuxième phase de sa rénovation, après l'adoption de son projet sur le nouveau modèle de développement. Deux autres conventions sont prévues à l'automne concernant l'international et l'égalité réelle. La convention s'est achevée en musique au rythme d'un nouvel "hymne" du PS : "Il est temps de tourner la page", composée par un militant belge.